La Touraine

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La Touraine constitue comme sa voisine d’Anjou-Saumur un vignoble historique. Si les vins rouges de Chinon étaient déjà vantés par Rabelais, c’est bien du côté de Vouvray et de ses vins blancs que l’histoire du vin semble la plus ancienne, puisque les spécialistes locaux le font remonter à saint Martin et ses disciples aux IVe et Ve siècles de notre ère.

Le vignoble couvre aujourd’hui environ 13 000 hectares cultivés et s’étend, le long des rives de la Loire, sur 4 départements principaux (Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Sarthe et Indre), auxquels s’ajoute la Vienne avec son vignoble du Haut-Poitou.

La région compte aujourd’hui pas moins de 11 AOC (23 si on y ajoute les sous-appellations géographiques) dont la grande majorité produisent des vins blancs, tranquilles et effervescents, parfois exclusivement, comme Montlouis, Vouvray, Cour-Cheverny ou Jasnières. Seules les AOC Bourgueil et Saint-Nicolas-de-Bourgueil ne produisent que du vin rouge.

Globalement, la zone principale de production longe les deux rives de la Loire, de Blois jusqu’au Saumurois, ainsi que les coteaux et terrasses qui surplombent le fleuve et ses affluents à cet endroit (Vienne, Cher, Indre, mais aussi de plus petits cours d’eau comme la Brenne, la Cisse ou la Bièvre).

Plus au nord, on trouve une autre zone viticole importante, située le long du Loir, autour de Vendôme. C’est ici que se situent par exemple les aires d’appellation Jasnières ou Coteaux du Loir.

Si les sous-sols calcaires, de tuffeau, sont caractéristiques de la région, celle-ci affiche une grande diversité de terroirs qui permet d’élaborer des gammes de vins blancs très différenciés, secs, moelleux, effervescents, plus ou moins minéraux et plus ou moins fruités.

Ainsi les sols peuvent-ils être argilo-calcaires ou composés d’argile à silex (comme vers Montlouis). Sur les hauts de coteaux, les sols calcaires (nommés « aubuis ») sont pierreux : le drainage et le réchauffement de la vigne conviennent ici parfaitement au chenin. Plus bas, on trouve des sols caillouteux (silex roulés, quartz… appelés « perruches »), où sont cultivés la plupart des cépages rouges mais aussi le chenin lorsque le microclimat lui permet d’atteindre une haute maturité. Enfin, les sols sablonneux (sables alluvionnaires charriés par les nombreux cours d’eau, les « varennes ») peuvent, lorsqu’ils sont bien exposés, convenir à la vigne et en particulier au sauvignon ou au chardonnay (dans l’aire d’appellation de Cheverny notamment).

Si la région est majoritairement sous influence océanique tempérée, son relatif éloignement du littoral permet, certaines années, de retrouver des caractéristiques continentales comme un fort ensoleillement. En outre, la présence de très nombreuses vallées orientées est-ouest et l’influence des cours d’eau favorisent le développement de microclimats au sein desquels les vignes ont pu se développer. Ces influences climatiques multiples donnent aux vins de la région une grande sensibilité aux millésimes.

Les vins blancs de Touraine sont donc le plus souvent des vins monocépages (chenin ou sauvignon). Les assemblages sont plutôt réservés à l’élaboration de vins pétillants ou mousseux, produits dans les AOC Touraine, Montlouis et Vouvray. Ils sont conditionnés dans des bouteilles de type bourguignonnes et bien sûr des « champenoises » pour les fines bulles.

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