Nous sommes heureux et fiers de pouvoir être aux côtés de Pierre Vincent, un des plus brillants œnologues et vinificateurs de la Bourgogne, au moment où, à tout juste 50 ans, il « concrétise enfin son rêve », pour reprendre ses mots. Lui qui a mis, pendant près de 20 ans, son talent d’orfèvre, sa passion pour l’élaboration de grands vins au service des autres signe enfin son premier millésime sous son propre nom. Et quel millésime : la sublime collection qu’il propose en 2023 place d’ores et déjà ses vins parmi les plus grands de Bourgogne.
Mais avant cette consécration, la route fut longue, et l’homme patient. Originaire de Saône-et-Loire, d’une famille d’éleveurs de charolais, il va rapidement se passionner pour le métier de vigneron et cette magie, cette alchimie impalpable qui opèrent entre le travail de la vigne et le résultat dans le verre. Laissant l’exploitation familiale à son frère, il s’engage rapidement sur la voie des études œnologiques, à Dijon. Très vite, il est repéré pour son sens du détail, son obsession pour l’excellence, pour la recherche permanente du geste juste, de l’équilibre parfait.
C’est d’abord au Domaine de la Vougeraie qu’il va briller, pendant plus de 10 ans. Donnant ses lettres de noblesse à cette propriété de Prémeaux-Prissey, en Côte de Nuits, et de son patrimoine viticole exceptionnel patiemment réuni par la famille Boisset. Millésime après millésime, les vins de celui qui devient rapidement le directeur technique du Domaine trustent le haut des classements de tous les critiques. Il obtiendra ainsi en 2010 puis en 2014 le titre de meilleur vinificateur de vins rouges au très prestigieux Wine Challenge de Londres, réunissant la crème des vignerons de la planète. Les spécialistes et les amateurs avisés louent la précision de ses vins, leur grâce, leur équilibre, cette façon qu’ils ont de transcender le fruit tout en préservant tous ses messages, les messages du terroir et du millésime. Si Pierre brille en cave, il se passionne tout autant pour le travail de la vigne, impulsant des méthodes culturales parfaitement respectueuses du vivant, guidées par les principes de la biodynamie.
Pierre ne va pas s’arrêter en si bon chemin : après les rouges, place aux blancs, au sein d’une adresse mythique de la Côte d’Or, le Domaine Leflaive. Il en devient, en 2017, le directeur général et signera, par la suite, huit millésimes pour la vénérable institution de Puligny-Montrachet, à la collection de Grands Crus unique sur la Côte de Beaune. Là encore, ses vins font l’unanimité et s’inscrivent au Panthéon des plus grands blancs produits à cette période. Il n’était pourtant pas chose aisée de succéder à la grande dame du vignoble que fut Anne-Claude Leflaive, disparue prématurément en 2015. Pierre Vincent a su relever le défi, discrètement, humblement mais résolument. Ici, il a peaufiné sa vision des apports de la biodynamie dans l’équilibre général de la plante et la préservation de l’énergie du fruit et du sol. Il a aussi engagé un travail d’orfèvre, avec l’aide du célèbre « maître-tailleur » italien Marco Simonit, autour de la conduite et la taille des vignes : préserver les flux de sève, assurer la longévité des plus vieux ceps, trouver les meilleurs équilibres végétatifs et productifs… Pierre Vincent en est convaincu : chaque détail compte, comme dans un atelier de haute-couture.
Où qu’il passe, la réussite et le succès sont au rendez-vous. Pourtant quelque chose lui manque : pouvoir un jour proposer sa vision personnelle du Grand Vin, un vin de pureté, d’équilibre subtil entre l’expression authentique du fruit et du lieu qui l’a vu naître. L’occasion finit par se présenter : un petit domaine méconnu de 7 hectares, possédant un fabuleux parcellaire de vieilles sélections massales, qui s’étend pratiquement sur toute la Côte de Beaune, est proposé à la vente. Le Domaine Terres de Velle, créé en 2009, et travaillé depuis l’origine en suivant les principes de l’agriculture biologique. Aidé par deux vieux amis lyonnais, investisseurs passionnés par les grands bourgognes, Pierre Vincent peut enfin se lancer ! Le millésime 2023 marque le début de cette nouvelle aventure, certainement la plus belle et la plus grande de sa vie. Ce tout juste quinquagénaire a pris le temps, certes, mais c’est aussi le temps de la maturité, un temps bien utile pour connaître les pièges à éviter et surtout, pour savoir précisément vers où il voulait aller. Philosophiquement et stylistiquement. Epure, sensualité délicate et sur-mesure : ces quelques mots résument peut-être le mieux son credo.
Dans sa quête de l’expression juste et authentique de chaque terroir, il peut s’appuyer sur un formidable patrimoine de vieilles vignes qui affichent en moyenne une cinquantaine d’années, et jusqu’à près de 100 ans pour les plus anciennes, du côté des Grands Charrons de Meursault. La mosaïque de terroirs est impressionnante : elle couvre pratiquement toute la diversité de la Côte de Beaune, de Chassagne-Montrachet au Sud, à la colline de Corton, Savigny et Auxey-Duresses au Nord, en passant par Puligny ou Meursault. Avec, en point d'orgue, un fabuleux Corton-Charlemagne, issu d’une vigne idéalement orientée au Sud, au cœur du Charlemagne, voisine de celles de la Romanée-Conti et des Coche-Dury ! Autant de bijoux qui voient naître des micro-cuvées aux infinies nuances, vinifiées souvent sur 3 ou 4 fûts seulement. Quelques gouttes d’elixir pour des milliers d’amateurs de par le monde, impatients de goûter les précieux nectars signés Pierre Vincent.
Poursuite du travail sur la taille avec Simonit & Sirch, engagement de la conversion biodynamique du Domaine, avancement des dates de vendange pour cueillir un fruit à son optimum de finesse et de fraîcheur (en 2023, elles ont démarré le 28 août), allongement des durées d’élevage permettant aux vins de passer deux hivers en cave, diminution de la proportion de bois neuf, introduction de nouveaux contenants plus neutres, en grès ou en céramique : d’emblée, Pierre Vincent a commencé à opérer ses propres réglages. Par petites touches, avec l’extrême précision qui caractérise son travail depuis plus de 20 ans maintenant.
Quand l’opportunité s’est présentée, en février dernier, de pouvoir découvrir ce premier millésime, nous n’avons pas boudé notre plaisir, très impatients depuis que nous avions appris le démarrage d’une des aventures les plus excitantes de ces-dernières années en Côte d’Or. Un plaisir d’autant plus grand que nous savions combien le millésime 2023 avait été capable de donner de très grands blancs sur la Côte de Beaune. Disons-le tout net : les vins nous ont éblouis, au-delà de nos espérances. Purs et intenses, graciles et subtils dans leurs aromatiques, séveux et tactiles dans leur chair fuselée, d’une beauté d’interprétation de chaque terroir à couper le souffle : la gamme a clairement de quoi rivaliser d’emblée avec les plus grands. Une collection au sommet de laquelle trône un Grand Cru Corton-Charlemagne impérial, qui trouvera une place de choix dans la cave des amateurs les plus exigeants, ceux qui cherchent ce qui se fait de mieux en Bourgogne et même dans le monde en matière de chardonnay. Quelque part entre la pureté rayonnante et la finesse des vins d’Arnaud Ente et la profondeur vibratoire des grands crus de Leflaive : voici la nouvelle histoire passionnante que nous raconte Pierre Vincent !
Parions que ce sera rapidement culte et malheureusement introuvable. Alors profitez-en : c’est maintenant, sur la Route des Blancs !
Voisin de vigne de la Romanée-Conti et Coche-Dury, Pierre Vincent signe à partir de ces vieilles vignes regardant surtout vers le Sud un Charlemagne impérial ! Un Grand Cru « de classe mondiale » pour reprendre les mots de certains critiques, à la beauté intemporelle rappelant la majesté sereine des grandes abbayes cisterciennes.
A partir de cette micro-parcelle plantée en 1949, à côté de la vigne d’Arnaud Ente, Pierre Vincent nous livre un 1er Cru d’une élégance hors classe. Un modèle du genre, animé d’une trame florale et crayeuse délicate, gorgé d’un fruit gourmand, plein de suc et d’énergie. Un vin à la fois succulent et de grande classe. Un modèle.
Après 8 millésimes pour le mythique Domaine Leflaive, le terroir de Puligny n’a plus de secret pour Pierre Vincent. La preuve avec ce Puligny de haut vol, issu de vieilles vignes situées au pied des Referts et des Perrières. Bienvenue au royaume de la finesse, de l’élégance, de l’éclat diaphane, dans une composition impressionniste lumineuse et...
Une des pépites absolues du Domaine, issue d’une vigne presque centenaire sur 14 ares à peine. Nous avons eu un énorme coup de cœur pour ce Meursault qui surclasse bien des premiers crus : la concentration, les parfums, la chair, le rebond, l’allonge, tout y est, déjà parfaitement en place. Une cuvée déjà incontournable
En le découvrant au domaine, ce Chassagne-Montrachet parcellaire nous a laissés sans voix ! Peut-être le vin le plus gourmand de la collection, tout en possédant cette retenue naturelle, cette subtilité qui font la grâce des blancs signés Pierre Vincent. Le mariage parfait du charme et de la finesse. Bravo.
Cet incroyable 1er Cru Les Vergelesses rivalise avec bien des 1ers crus de haut de coteau de Puligny-Montrachet : la verticalité ciselée, l’empreinte minérale poudrée, la finesse de grain aux accents floraux et citronnés. Une pure merveille qui montre aussi une belle profondeur de bouche.
Un incroyable Bourgogne parcellaire, qui surclasse bien des villages : il possède la tension, la vibration énergique d’un Puligny, aux accents d’agrumes et d’épices, et la puissance charnelle, la sensualité délicate d’un Meursault, du côté d’un Limozin ou d’un Charmes. Pierre Vincent frappe d'emblée très fort !