AOC Montlouis-sur-Loire

Cette AOC rebaptisée en 2002 mais reconnue dès 1938 (AOC Montlouis à l’époque) se trouve au cœur d’un des plus anciens vignobles de la vallée de la Loire. Par sa position en bordure de fleuve – ce qui favorisait grandement le transport du vin à une époque où la Loire n’était pas ensablée comme aujourd’hui et où Montlouis possédait son port – et la qualité de ses coteaux calcaires et de ses sols d’argile à silex, elle voit la vigne se développer dès le Ve siècle. Mais c’est au XXe siècle que les vignerons de la région de Montlouis se sont affirmés et détachés de leurs confrères, plus nombreux, de la région voisine de Vouvray.

L’aire d’appellation s’étend aujourd’hui sur 3 communes (Lussault-sur-Loire, Saint-Martin-le-Beau et Montlouis-sur-Loire) et couvre une surface de 380 hectares, délimitée au nord par la rive gauche de la Loire et, au sud, par la rive droite du Cher. La vigne occupe ici une succession de coteaux exposés majoritairement au sud.

Sur un sous-sol caractéristique de tuffeau, la vigne est plantée dans des sols composés d’argile, de sable et de silex. Si le sous-sol équilibre parfaitement les ressources en eau et en minéraux, les silex en surface favorisent le réchauffement du sol. Les conditions sont ici réunies pour que le chenin, cépage exclusif de cette AOC, se développe et atteigne une haute maturité voire la surmaturité nécessaire à l’élaboration de vins moelleux.

Avec l’adoption en 2002 d’un nouveau cahier des charges pour l’AOC, les conditions de culture, de vendange et de vinification se sont encore affinées pour obtenir de grands vins blancs de garde qui n’ont aujourd’hui rien à envier à leurs célèbres voisins de Vouvray. Les rendements ont été nettement diminués, ne pouvant dépasser 50 hectolitres par hectare pour les vins blancs secs et souvent situés autour de 30 à 35 hectolitres pour les moelleux.

La qualité des sols et sous-sols de Montlouis confère au vin des notes minérales, qui se renforcent avec les années (pierre à fusil, salinité), auxquelles s’ajoutent des arômes floraux (tilleul, acacia, chèvrefeuille). En bouche, les montlouis conservent une certaine fraîcheur et développent une gamme aromatique autour des fruits à chair blanche (pêche, poire, coing), d’agrumes voire de fruits exotiques (mangue, ananas). Avec les années, ces arômes évoluent vers des notes de fruits confits, d’amande et de miel.

Les montlouis secs sont particulièrement appréciables avec des poissons crus, des poissons de rivière, des noix de saint-jacques, mais aussi avec des viandes blanches ou du fromage de chèvre.

Les meilleures années, quand l’ensoleillement d’été et de début d’automne a permis au chenin d’arriver à surmaturité voire d’être atteint par la « pourriture noble », le botrytis, l’AOC produit de grands moelleux (plus de 35 grammes de sucres résiduels par litre) voire des liquoreux (jusqu’à 150 grammes de sucres résiduels), au potentiel de garde de plusieurs décennies. Ces vins, jamais lourds grâce à la trame acide du chenin, s’accordent parfaitement avec un foie gras, mais aussi des plats exotiques et épicés (sucré-salé, citronnelle, gingembre, combava…) et bien sûr des fromages à pâte persillée (bleus) et des desserts aux fruits frais ou aux fruits secs (pâte d’amande…).

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