Clos des Porrets blanc et rouge : une exclusivité signée Gouges

fin de la vente : 16/04/2024

L’histoire du Domaine Henri Gouges est faite d’un équilibre subtil et parfaitement entretenu, de génération en génération, entre permanence et tradition d’un côté, ouverture à son époque et vision d’avenir de l’autre. La permanence d’un vignoble de tout premier plan, bâti dès les années 1920 par un homme, opiniâtre et visionnaire, Henri Gouges : une quinzaine d’hectares sur le finage de Nuits-Saint-Georges, comportant une exceptionnelle collection de premiers crus, dont le fameux monopole familial Clos des Porrets Saint-Georges. Permanence aussi d’un précepte édicté par le père fondateur, que « c’est à la vigne que mûrissent les grands vins ». Permanence de quatre générations qui se succèdent depuis pour continuer à faire briller les vins de la famille au firmament des grands bourgognes de terroir, au potentiel de garde impressionnant.

Mais l’histoire de ce Domaine, c’est aussi celle d’un esprit visionnaire voire iconoclaste, souvent à l’avance sur son temps, et doté d’une force de conviction peu commune. C’est ainsi qu’Henri Gouges fût, en Bourgogne, l’un des pionniers d’une viticulture de terroir, dès les années 1920, à une époque où les négociants nuitons et beaunois font la loi, sans être très regardants sur l’origine des raisins qu’ils utilisent. Pionnier également dans la réalisation des élevages, de la mise en bouteille et de la commercialisation des vins directement au Domaine, au côté de quelques autres figures locales comme Rousseau, d’Angerville et René Engel. Tout naturellement, Henri Gouges sera par la suite le principal avocat du classement des crus nuitons lors de la reconnaissance des appellations d’origine en 1936.

Cette capacité à aller de l’avant, à innover, tout en s’inscrivant dans le respect le plus absolu des terroirs, semble bien s’être ici transmise de génération en génération. Pierre et Christian Gouges, petits-enfants d’Henri, furent ainsi parmi les premiers à prendre le virage d’une viticulture raisonnée, dès le début des années 1980, pratiquant alors l’enherbement partiel de leurs parcelles, ce qui ne manqua pas de faire jaser de nombreux voisins de vignes… Aujourd’hui, Grégory Gouges et son cousin Antoine continuent à faire bouger les lignes, par petites touches subtiles, conservant toujours à l’esprit les convictions essentielles du fondateur. Abandon définitif de tout intrant de synthèse dans les vignes depuis 2005, nouvelle cuverie gravitaire en 2007, mieux adaptée à la volonté de Grégory d’adoucir la vinification, pour réaliser des vins moins extraits, plus accessibles et voluptueux… voilà pour l’innovation. Mais en parallèle, Grégory et Antoine ont aussi choisi de continuer à vinifier dans les vieilles cuves en béton datant des années 1950… dans le respect raisonné de l’héritage de leur arrière-grand-père !

C’est certainement avec l’histoire des blancs chez Gouges que cette parfaite imbrication entre innovation et tradition trouve sa plus étonnante illustration. Dans les années 1930, Henri Gouges inspecte comme à son habitude ses vignes du Clos des Porrets Saint-Georges, futur premier cru exploité en monopole par la famille : il y découvre, ô surprise, quelques grappes de raisins blancs sur un pied de pinot noir ! Une mutation s’est produite, aussi étonnante que naturelle : ni chardonnay bien sûr, ni pinot blanc alsacien ou champenois, le « pinot Gouges » est né. Quand d’autres auraient juste laissé faire cette étrange « colonisation », ou, pire, arracher ces pieds « déviants », Henri, lui, décide d’explorer toutes les facettes de ce phénomène. Il développe ainsi des greffons qu’il complante d’abord, pendant une dizaine d’années, au sein même du Clos des Porrets, plutôt dans sa partie basse, là où le phénomène a démarré.

Il jettera ensuite son dévolu, à la fin des années 1950, sur une parcelle très calcaire, en contrebas d’une ancienne carrière, sur le cru La Perrière, donnant ainsi naissance au désormais fameux 1er Cru Blanc La Perrière.  A la même période, il plante également quelques rangs de vignes sur le climat des des Crots, au-dessus du premier cru éponyme… mais c’est une autre histoire que nous aurons l’occasion de vous détailler bientôt. 

Revenons à ce Premier Cru du Clos des Porrets, berceau originel du « pinot Gouges ». Cépage au débourrement plus tardif que le chardonnay (il se comporte en réalité comme son proche cousin, le pinot noir), mais au rendement très faible (jamais plus de 20 hectolitres par hectare pour ces vieilles vignes), le pinot blanc résiste bien aux épisodes de gel tardif, comme ce fut le cas en 2021. Alors qu’ils le destinaient traditionnellement à la famille et à un client de Hong-Kong, Antoine et Grégory Gouges, appréciant notre sincère enthousiasme lorsque nous goûtions cette cuvée « mystère », ont finalement décidé de nous confier en exclusivité ce joyau, produit sur un seul fût. Soit moins de 300 bouteilles réservées à la communauté des fidèles de la Route des Blancs !

Issu de la partie basse du Clos des Porrets, il offre, sur ce resplendissant millésime 2021, un profil particulièrement élégant et friand, dans un équilibre d’école entre maturité gourmande des fruits blancs et jaunes, aux accents presque sudistes, fraîcheur délicate des fleurs blanches, de la badiane et des agrumes, et une profondeur, une envergure peu commune en bouche, soulignée par une trame épicée particulièrement sapide et emballante. C’est un must.

Sur la Route des Blancs, une bonne nouvelle n’arrive jamais seule : nous avons également le plaisir de vous présenter, pour cette Vente privée exceptionnelle, l’autre visage du terroir du Clos des Porrets Saint-Georges, exploité en monopole, à travers quelques précieux flacons du fameux pinot noir. Nul doute qu’après quelques années de cave, vous trouverez d’étonnantes similitudes entre ces deux lectures d’un même Premier Cru, le rouge et le blanc. 

C’est exceptionnel, c’est maintenant et c’est une exclusivité pour la Route des Blancs !

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