Voici 3 générations que la famille Jacqueson contribue largement à la renommée retrouvée de l’appellation Rully. Infatigables avocats de ces magnifiques terroirs argilo-calcaires de la Côte chalonnaise, les Jacqueson se sont révélés au fil des années comme des vignerons et des vinificateurs hors pair. Lorsque l’on goûte les blancs du Domaine, on comprend parfaitement le succès actuel de Rully : toutes les qualités des grands bourgognes blancs sont réunies dans le verre… à un prix encore très raisonnable !
Marie Jacqueson et son frère Pierre, arrivé au Domaine en 2015, tiennent aujourd’hui, sous l’œil expert et bienveillant de leur père Paul, les rênes de cette propriété emblématique et de la quinzaine d’hectares de vignes qu'elle compte, situés dans les appellations Rully, Bouzeron et Mercurey (pour les rouges).
C’est en 1946 qu’Henri Jacqueson, le grand-père de Marie et Pierre, décide courageusement de se lancer dans le vin à partir de quelques lopins de terre non plantés, hérités de ses aïeux. Patiemment, il va acquérir et replanter des vignes tout autour de la commune, bien conscient de la qualité de ces terroirs argilo- et marno-calcaires du Nord de la Côte chalonnaise, véritable prolongement naturel de la Côte de Beaune. Dès le début, il mise sur la qualité, limitant sensiblement les rendements et privilégiant des élevages en fûts, encore fort rares chez ses voisins vignerons. Son fils Paul, qui le rejoint à 17 ans, n’aura de cesse de s’inscrire dans les pas d’Henri, tout en approfondissant encore le sillon qui mène à l’élaboration de grands vins de terroir. Il va également comprendre avant tout le monde que le chardonnay (jusqu’alors quasiment absent du finage de Rully, au profit du pinot noir) peut trouver ici de formidables terrains d’expression. A partir des années 1980, il le replante massivement, si bien qu’aujourd’hui les blancs représentent une bonne moitié de la production des Jacqueson.
Au fil des générations, la famille s’est constitué un superbe patrimoine viticole, sur les meilleurs crus et lieux-dits, qu’il s’agisse des climats La Pucelle, Grésigny, Margotés ou Raclot en Rully 1er Cru, ou des Cordères au Sud de l’appellation Bouzeron. Et l’histoire continue puisque les Jacqueson ont encore récemment acquis (en tandem avec le Domaine de Villaine) plus de deux hectares sur le premier cru Préaux (planté en pinot noir cette fois). Autre nouveauté cette année, Marie et Pierre ont décidé d’isoler pour la première fois le Premier Cru de Vauvry, une petite parcelle appartenant à leur tante et exploitée en fermage.
Depuis 2006, nous suivons avec assiduité le travail des Jacqueson et goûtons chaque millésime avec un plaisir sans cesse renouvelé. Année après année, force est de constater que nous avons affaire à une véritable lignée de grands vignerons : toujours méticuleux et professionnels, toujours en quête du meilleur pour leurs vignes et leurs vins, toujours soucieux de s’améliorer et d’essayer de nouvelles choses. En suivant un seul credo : intégrité du fruit et pureté d’expression du terroir.
Il est franchement difficile, voire impossible, de les prendre en défaut : rouge, blanc, millésime solaire, pluvieux, froid, sec… à chaque fois, la précision de la partition impressionne ! Ce n’est évidemment pas le fruit du hasard mais bien d’une réflexion et d’une attention de tous les instants : qualité du travail à la vigne où les labours réguliers sont pratiqués depuis bien longtemps et les intrants chimiques bannis depuis toujours, sélection drastique des raisins après des vendanges manuelles, à la table de tri, l’exigence sans cesse renouvelée dans la sélection des fûts… Les Jacqueson n’ont d’ailleurs pas hésité, voici quelques années, à déménager leur cave dans de nouvelles et spacieuses installations (anciennes propriétés de la maison Delorme), en contrebas de la maison familiale : ici, on a toujours su se donner les moyens de ses ambitions.
Ici aussi, le millésime 2021 a malheureusement donné des rendements finaux historiquement faibles. Après un débourrement précoce des vignes, y compris sur les hauts de coteau d’habitude plus tardifs, la semaine du 5 au 9 avril a vite douché les espoirs d'une grosse récolte : le gel a frappé fort, n’épargnant aucune parcelle. Malgré tout, il a fallu rapidement se remobiliser pour accompagner au mieux la résilience de la vigne et faire face à une forte pression des maladies cryptogamiques pendant toute la première partie d’été, fraîche et humide.
Heureusement, le soleil et la chaleur, sans excès, sont revenus mi-août, accélérant la véraison. Jusqu’aux vendanges, organisées autour du 15 septembre. Si les rendements étaient très bas (d’autant que les Jacqueson ont opéré un double tri, à la vigne et au chai), les raisins affichaient de beaux équilibres avec des matières finalement riches, des aromatiques expressives, bien mûres, et de belles acidités, l’absence de température caniculaire ayant permis de ralentir la dégradation des acides maliques.
Il ne restait plus à Marie et Pierre qu’à sublimer cette excellente matière première à travers une vinification peu interventionniste et un élevage soigné, précis et discret. Sensualité, concentration et fraîcheur : voici le triptyque gagnant de ce beau mais rarissime millésime 2021. Chaque terroir est interprété avec justesse. Et l’on se dit encore une fois, en découvrant cette collection d’une cohérence exemplaire, que chez les Jacqueson, ça a l’air tellement simple de faire des grands vins… Bravo !
Voici un des meilleurs rapports prix-plaisir du millésime en Bourgogne, malheureusement disponible en très faibles quantités.
Assemblage de deux parcelles en 1er cru, le vin séduit par la puissance évocatrice des extraits secs et ce charme gourmand indissociable du millésime. Entre amande, madeleine, pain au lait, pomme Reinette, poire, pêche et ananas, pain d'épices et écorces d'agrumes, on voyage dans un pays de cocagne où tout fait envie. Un délice.
Les vignes de coteau ont particulièrement souffert du gel d’avril : les disponibilités des premiers crus en sont d’autant plus réduites. Ne tardez pas si vous voulez avoir la chance d’acquérir quelques flacons de ces 3 excellents Rullys 1er Cru, concentrés, charmeurs et toniques, mais déjà introuvables : Margotés, Vauvry et La Pucelle....
Marie et Pierre nous font le plaisir de nous réserver quelques bouteilles de cet introuvable Mercurey Blanc Les Grillots, produit uniquement sur un fût cette année ! Un petit bijou plein d’éclat et de vitalité, normalement réservé à une poignée de clients historiques. Ce terroir précoce a donné un vin succulent, enjoué, un concentré de plaisir.
Un Rully expressif, porté par la sensualité d’un fruit mûr entre poire Williams, pêche jaune, mangue, ananas et gelée de coing. Des notes d’huile d’amande douce et de noisette, de sabayon crémeux renforcent la volupté du propos. La bouche projette une vague de fraîcheur aux accents d’agrumes, de sève de pin et d’herbes fines. Un délice.
Voici un aligoté plein de vitalité. On aime son expression généreuse qui raconte avec énergie et sincérité ce lieu-dit d’altitude Les Cordères, avec son substrat argilo-calcaire riche en marnes. Eclatant de vivacité, ce Bouzeron charmeur nous régale de son profil minéral, fruité et ferme, autour des agrumes, des herbes fraîches et des épices. Excellent...
Gourmand, vous avez dit gourmand ? Ce Bourgogne Sélection 2021, né du côté de la Roche de Vergisson, offre un potentiel de séduction qui rivalise avec des appellations bourguignonnes bien plus prestigieuses (et onéreuses !). Gourmand et souple, voici le compagnon idéal d’un apéritif convivial autour de gougères et de blinis de saumon fumé.