Au cœur de la Bourgogne viticole, territoire de tradition, de permanence et de temps long s’il en est, Marc et Alexandre Bachelet ont connu une ascension que l’on peut raisonnablement qualifier de fulgurante ! Alors qu’ils se lancent en 2005 – ils ont à peine un peu plus de 20 ans !-, à partir de quelques lopins de vignes appartenant à leurs parents, ils vont bâtir, en 10 ans, un patrimoine viticole de tout premier ordre. Dans le même temps, leurs vins, aussi bien en blanc qu’en rouge, se sont installés parmi l’élite de la Côte de Beaune, où la concurrence est pourtant rude et les exigences des amateurs très grandes.
Il faut dire que, comme ils le racontent eux-mêmes, Marc et Alexandre sont « nés dans la vigne », leurs parents, Geneviève et Jean-François, étant eux-mêmes issus de familles de viticulteurs, plutôt dans la partie méridionale de la Côte, du côté de Santenay et Dezize-lès-Maranges, mais aussi à Chassagne-Montrachet où officiait déjà leur grand-père, Bernard Bachelet. En toute logique, nos deux frères enchaînent donc bac viticole, études viti-œnologiques à Beaune et une période de mise en pratique de ces acquis en Bourgogne bien sûr (chez Michel Bouzereau à Meursault, entre autres), mais aussi en Côte-Rôtie (au Domaine du Monteillet) et même jusqu’en Australie pour Marc.
Evidemment, le « centre de gravité » des frères Bachelet, c’est bien la Côte de Beaune et cette formidable diversité de terroirs qui les fascine depuis toujours. Dès 2005, ils vont s’atteler, à partir de quelques vignes familiales plutôt situées du côté de Maranges et Santenay, à étendre le domaine « vers le Nord » et ses terroirs qui les font rêver, entre Saint-Aubin, Chassagne, Puligny et Meursault. A force d’un travail acharné, dans lequel ils se montrent parfaitement complémentaires et surtout très unis, et avec le soutien de quelques aînés, comme Jean-Pierre Charlot à Volnay, Marc et Alexandre exploitent aujourd’hui plus de 20 hectares, en pleine propriété ou en fermage, aussi bien plantés en chardonnay qu’en pinot noir, de Santenay, au Sud, à Pommard, au Nord.
Forts de ce beau patrimoine de vignes, Marc et Alexandre n’ont de cesse de mettre en valeur chaque terroir et d’en révéler les nuances et l’identité dans leurs cuvées. Bien qu’ils ne revendiquent pas de certification, ils travaillent les vignes en bio, avec beaucoup d'exigence et un respect absolu des équilibres naturels. Ils accordent une attention toute particulière au labour et au griffage régulier des sols. Loin de toute « chapelle » mais ouverts et profondément ancrés dans une démarche empirique, ils n’hésitent pas à s’inspirer également de la bio-dynamie, aussi bien pour appliquer à la plante quelques préparations dynamisantes, que lorsqu’ils veillent à respecter le calendrier lunaire de Maria Thun, au moment du soutirage des vins ou de la mise en bouteille. Marc le dit sans ambages, « la différence est flagrante ».
Année après année, nos deux frères n’ont eu de cesse d’affiner leur pratique dans un souci constant de coller au plus près de l’expression du fruit et du sol. Privilégiant aujourd’hui les élevages en contenants assez grands (l’usage de demi-muids de 350 litres est désormais la règle), avec peu de bois neuf (rarement plus de 20%), Marc et Alexandre signent des vins intenses et ciselés, cherchant cet équilibre subtil entre richesse de structure et tension qui leur permettra de traverser les années avec panache. Nous suivons leur travail depuis pas mal d’années : la qualité et la régularité des vins sur les derniers millésimes, aux profils pourtant bien différents, nous ont franchement bluffés. Mais nous ne sommes pas les seuls : leurs vins s'arrachent désormais aux quatre coins du Globe et sont bien difficiles à dénicher en France !
Ici aussi, 2020 aura marqué les esprits par sa précocité. Soucieux de capter le parfait point de maturité des raisins, Marc et Alexandre ont concentré leurs vendanges entre le 20 et le 26 août pour les blancs. Après une année 2019 difficile à la vigne, entre gel printanier et pics caniculaires records en début d’été, la saison 2020 se révélait bien plus sereine. La quasi-absence des maladies cryptogamiques et l’été à nouveau chaud et sec, mais sans températures extrêmes, ont permis aux maturités de se développer régulièrement et, surtout, très précocement. L’état sanitaire des raisins était absolument parfait et les rendements avaient de quoi redonner le sourire aux frères Bachelet après une année 2019 bien maigre : ils flirtaient, pour les blancs, avec les 50 hectolitres par hectare. Cerise sur le gâteau, les équilibres frisaient la perfection avec des jus fins et étonnamment frais sur ce millésime pourtant solaire, et des niveaux d’alcool idéaux, autour de 13° en moyenne.
Au final, Marc et Alexandre ont parfaitement su marier des maturités expressives, une belle concentration d’arômes et de matière, avec des tensions et une énergie de bouche remarquables. L’imprégnation dans le sol apporte aux vins cette vibration caillouteuse, saline, qui contrebalance à la perfection la gourmandise du fruit et la richesse en extraits secs.
Intenses, savoureux et ciselés, parfaitement ancrés dans leurs terroirs, les blancs du Domaine Bachelet-Monnot sont désormais solidement installés dans l’élite de la Côte de Beaune. Millésime après millésime, ils nous enchantent chaque année davantage. C’est rare, c’est excellent et c’est uniquement sur la Route des Blancs.
Retrouvez en prime quelques pépites (les toutes dernières) issues de l’excellent millésime 2018, un beau millésime de chair et de plaisir que l’on peut commencer à boire…
Issu de la partie haute du Cru, non loin de la Truffière, ce "Folatières" séduit par sa volupté aromatique, son énergie interne et sa générosité. Entre sensualité florale, vivacité épicée, construit autour d’un superbe noyau fruité, évoquant fruits à noyau, mangue, coing et marmelade d’orange, il brillera de longues années. Un grand vin !
Avec ses notes de craie et de pierre frottée, ce Puligny Les Referts reflète ses origines avec profondeur et intensité, autour d’un noyau fruité savoureux et frais, évoquant pêche, abricot, prune jaune et mangue. Concentré et pénétrant en bouche, il offre un équilibre remarquable entre mâche fruitée, tension et énergie stimulante des épices. Superbe !
Principalement issu des climats Corvée des Vignes (en limite de Meursault) et Les Meix (près des Pucelles), ce Puligny incarne fièrement ses origines. On perçoit immédiatement la verticalité, l'élégance florale et aérienne, la lumière intérieure typique du célèbre finage. Gorgé d’un fruit juteux, complété d’une touche crémeuse, il respire l’harmonie.
Ce Chassagne-Montrachet se révèle particulièrement expressif et ancré dans les sols calcaires. Subtilement fumé, parcouru d’une fraîcheur maritime évoquant coquillages et crustacés mais aussi les agrumes, le vin étire un jus séveux résolument épicé, entre poivre, gingembre, genièvre et piment. Après 3 ans de cave, les équilibres friseront la perfection...
Superbe Bourgogne issu de Puligny-Montrachet. Son nez expressif balance entre sensualité gourmande des fruits secs, de la poire pochée, de la compote de pomme ou de la pêche et l’énergie tonique de la clémentine, du pamplemousse et de la marmelade. Savoureux, actif et persistant, il est taillé pour la table.
L'identité du terroir des Referts, donnant au vin ce profil à la fois séveux et tendu, est parfaitement combinée au fruité généreux et charnu typique du millésime. Caressant et riche en extraits secs, ce 1er Cru Les Referts aux saveurs de poire pochée est magistralement équilibré.
Issu des climats Corvée des Vignes (en limite de Meursault) et Les Meix (en contrebas du célèbre Pucelles), ce Puligny reflète parfaitement son terroir et son millésime. Sensualité et chair du fruit bien mûr, accents fumés et tension pierreuse, finale active, ascensionnelle : excellent!
Ce Chassagne-Montrachet, texturé et sensuel, montre une remarquable pureté d’expression. Fruits blancs beurrés, miel fin et vanille, de délicates notes florales d'aubépine et de fleur d’oranger, une touche balsamique et mentholée, de la mache et une belle trame pierreuse en bouche : tout y est.