Nous sommes très heureux de faire étape aujourd'hui chez Bernard Moreau et Fils, une des adresses les plus prisées et passionnantes de Chassagne-Montrachet, qui porte au plus haut les couleurs de la prestigieuse appellation de la Côte d’Or. Alexandre Moreau signe en 2020 une collection particulièrement brillante, avec des vins intenses, étonnamment frais sur ce millésime solaire, qui offrent une lecture subtile et bien différenciée de chaque terroir.
L’histoire de la famille Moreau à Chassagne-Montrachet ne date pas d’hier : on doit à l’aïeul Auguste Moreau d’avoir construit dès le début du 19ème siècle la cave du Domaine, juste en face du célèbre Premier Cru La Maltroie. Mais, c’est surtout le père de Bernard, Marcel, qui a patiemment constitué l’essentiel de l’impressionnant patrimoine viticole de la famille : ce véritable visionnaire, n’a eu de cesse, à partir des années 1930, d’acquérir des parcelles sur les meilleurs terroirs de Chassagne, à une époque où celles-ci étaient encore majoritairement plantées en rouge et surtout, qu’elles ne fascinaient pas encore tout ce que la planète compte d’amateurs de grands blancs... et d'investisseurs fortunés !
Si le domaine s’installe dès les années 1970, sous l’égide de Bernard, parmi les adresses les plus sûres de la Côte de Beaune, il connaît depuis la fin des années 1990 et le retour des deux fils de Bernard, Alexandre et Benoît, un nouvel élan. La succession des derniers millésimes est impressionnante de régularité et hisse clairement le Domaine tout en haut de la hiérarchie bourguignonne. Formés auprès de leur père mais aussi dans les vignobles du Nouveau-Monde (Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Australie), réputés pour la rigueur technique et la précision que l’on y apprend, Alexandre et Benoît ont formé, ces-dernières années un duo parfaitement complémentaire, le premier supervisant, à la cave, vinifications et élevages, tandis que le second pilote avec la même exigence le colossal travail à la vigne, sur la douzaine d’hectares que compte aujourd’hui le Domaine.
Au fil des années, à force d’échanges, de rencontres, de dégustations, Alexandre et Benoît ont affiné le style des vins du Domaine, sans jamais renier le passé. Ici, on privilégie une approche organique à la vigne : depuis longtemps déjà, le labour et le griffage des sols sont généralisés, tandis que les intrants de synthèse y sont bannis. Une vision qui se traduit également, depuis quelques années, par le recours à des préparations bio-dynamiques afin d’aider la vigne à capter toute l’énergie et l’identité profonde d’un environnement vivant. Ils ont aussi allongé les élevages, avec un recours très modéré au bois neuf (autour de 20% en moyenne) et un bâtonnage minimaliste. Ici, on fait avant tout confiance au raisin, à sa qualité intrinsèque et à la force du terroir : on bâtit patiemment des vins pour la garde, des vins sereins, harmonieux et élégants, intenses et ciselés, à la minéralité subtile. Rien n’est surjoué, mais tout est parfaitement ajusté !
Aujourd’hui, Alexandre a pris seul les rênes du Domaine Familial, au côté de son épouse Martine, alors que Benoît a décidé de voler de ses propres ailes et de créer son domaine (que nous vous avons présenté voici quelques mois).
Après une année 2019 aux rendements faméliques, le millésime 2020 s’est bien mieux présenté. La saison fut relativement tranquille à la vigne, avec une faible pression des maladies cryptogamiques. La saison estivale fut à nouveau chaude et sèche, avec des maturités qui ont progressé régulièrement et surtout, très précocement. Alexandre et son équipe ont démarré les vendanges dès le 22 août, pour une bonne semaine. Les rendements se révélaient tout à fait corrects, autour de 40 voire 45 hectolitres par hectare en moyenne pour les blancs, avec des raisins qui affichaient un état sanitaire absolument parfait. Le plus surprenant pour Alexandre fut de constater à quel point les jus étaient frais, avec des alcools très modérés (entre 12.6 et 13.4°), en dépit de la chaleur parfois caniculaire de l’été. Preuve de l’épatante capacité de résilience de la vigne qui semble s’être d’ores et déjà adaptée au réchauffement climatique du vignoble Bourguignon !
Après un foulage rapide, les raisins sont pressés délicatement et les jus très légèrement débourbés avant d’être entonnés. Alexandre reste fidèle à une approche privilégiant des vinifications avec beaucoup de lies et des fermentations longues, gages, selon lui, d’un supplément de texture et de complexité de ses blancs. S’en suit un élevage d’une vingtaine de mois au total, peu interventionniste, d’abord en fûts, puis en cuves pour quelques mois supplémentaires, où chaque vin finit de trouver son parfait point d’équilibre. Ce millésime 2020 est franchement brillant : les équilibres entre densité et tension, maturité et fraîcheur sont magnifiques. Les vins sont expressifs, complets et offrent une lecture subtile et très identitaire de chaque terroir. Mentions spéciales pour le « simple » Bourgogne et le brillant Chassagne village qui surclassent de plusieurs têtes leur appellation respective. C’est un sans-faute !
Le Domaine Bernard Moreau, qui a rejoint le cercle très fermé des propriétés de la Côte d’Or doublement étoilées dans le Guide de la Revue du Vin de France, est plus que jamais incontournable à Chassagne-Montrachet.
Attention, la demande est mondiale et les quantités très limitées : à bon entendeur… C'est rare, c’est pratiquement introuvable et c'est uniquement sur la Route des Blancs !
Issu des climats des Fairendes (au bas des Grandes Ruchottes) et de Cardeuse, ce Morgeot offre une fascinante complexité entre la sensualité gourmande de notes lactées et miellées, la fraîcheur des fleurs du verger et des herbes fines, un toucher soyeux, ample, gorgé d’un fruit lascif à la chair tendre et des nuances d’agrumes confits et d’épices....
Intense et élégant, ce "Chenevottes" imprégné de son terroir et du millésime nous régale. Il se montre fin et gourmand, imbriquant avec une précision admirable une matière mûre et fuselée, une dimension florale et miellée raffinée, l’énergie acidulée des agrumes et la gourmandise croquante de la pêche de vigne et de la poire Comice. Succulent.
Sur ce cru naturellement sensuel, Alexandre joue l’effet millésime pour révéler une superbe sensation de fraîcheur aux accents de citron vert, de pomme Granny et de galet mouillé : elle s’équilibre avec des notes suaves d’essences de fleur, de miel dense, de coulis d’abricot et de poire Williams. Charnu, élégant et tonique, c’est un modèle du genre.
Un Chassagne-Montrachet intense et d’une parfaite subtilité, qui fait cette année jeu égal avec bien des 1ers crus. Des arômes emballants de tuile aux amandes, de beurre frais, de jasmin, d'eau de lavande, de jus de poire, de zeste d’orange et de bergamote, associés à un jus d’une tension parfaite qui laisse poindre minéralité épicée et acidité...
Un concentré d’énergie fruitée et de fraîcheur, aux accents chlorophylliens et iodés. On adore ce Bourgogne structuré autour d’une expression minérale scintillante, de fruits frais et d’excitants agrumes, patinés par un boisé subtil aux notes d’épices douces. Complet, intense, sapide, il nous plonge avec un équilibre souverain dans la réussite du...
Malgré des rendements très faibles en 2019, surtout sur les parcelles de premiers crus, les Moreau nous ont réservé quelques bouteilles de 3 crus emblématiques, La Maltroie, Morgeot et Chenevottes. 3 vins de haute volée sensuels, profonds et excitants, reflétant, chacun à sa manière, l’identité des coteaux marno-calcaires de Chassagne.
Un Chassagne-Montrachet éblouissant de complexité : son nez jaillissant entremêle une foultitude d’arômes tantôt sensuels, tantôt pierreux et fumés. Epices douces, curcuma, lys et jasmin, pêche et coulis de poire, noisettes en poudre, chou à la crème ou financier, citron, mais aussi l’encens, le musc ou la pierre frottée : c’est un festival
Très haut niveau pour ce superbe Bourgogne qui affiche une densité fruitée, une imprégnation pierreuse et une énergie interne, à faire pâlir d’envie bien des Chassagnes village. Sa complexité aromatique, entre fruits blancs et pêche, lassi délicatement vanillé, herbes fines, agrumes et silex frotté, est proprement renversante. On adore.
Issu des climats des Fairendes (juste au-dessous des Grandes Ruchottes) et de Cardeuse, au Sud du finage, ce Morgeot se révèle d'une fascinante complexité. Par sa densité hors du commun, sa minéralité pierreuse, sa sophistication florale et sa profondeur texturée, il lorgne presque du côté d'un Bâtard-Montrachet... Délicieux et indispensable !
Superbe leçon d'élégance pour ce "Chenevottes" parfaitement imprégné de son terroir et du millésime. Il se montre aujourd’hui d’une grande finesse, imbriquant avec une précision admirable tension, fraîcheur florale, sensualité lactique et générosité fruitée. Toujours en mouvement, il nous régale jusqu’à cette finale vibrante et épicée.
Sur ce cru naturellement sensuel, Alexandre et Benoît parviennent à trouver le parfait point d’équilibre entre une belle intensité d’arômes et de saveurs et ce caractère frais, aérien, typique de La Maltroie « version Moreau ». Sapide, séveux mais élégant et vertical, très long en bouche, le vin est doté d’une énergie puissante et poivrée. Un must.
Parcouru de nombreuses fleurs fraîches et herbes fines, ce délicieux Chassagne-Montrachet n’en est pas moins sensuel et gourmand. Sa dimension délicatement beurrée, son fruité généreux sur la crème de poire et la tarte au citron, nous mettent en appétit. La longue finale est marquée par une minéralité empyreumatique typique. Superbe.
Ce superbe Bourgogne, issu du finage de Chassagne-Montrachet, nous plonge avec délice dans le caractère savoureux du millésime 2018. Maturité parfaite et générosité du fruit, fraîcheur florale printanière, bouche dense, élastique et juteuse, finale empyreumatique typique : c’est un régal, aussi à l’aise sur du froid que du chaud.
Si ce cru donne souvent des vins riches et sensuels, Alexandre et Benoît parviennent à trouver le parfait point d’équilibre entre une belle intensité d’arômes et de saveurs et ce caractère frais, aérien typique de La Maltroie « version Moreau » ! Sapide et élégant, intensément minéral, ce 1er Cru nous donne irrésistiblement envie de passer à...
La réussite de ce 2017 est éclatante : quelle franchise et quelle pureté aromatique! Fleurs blanches, herbes fines, poire, pomme Boskoop, pêche blanche, crème de citron, muscade, note pralinée : c'est un festival! L’équilibre en bouche est remarquable, entre un joli gras de texture et une trame minérale au grain fin. Un modèle pour l'appellation.
En 2017, les frères Moreau démarrent très fort avec cette cuvée, qui illustre à merveille le niveau exceptionnel du millésime. Ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité du fruit, l’éclat de ses parfums et sa parfaite maturité. La bouche se révèle d’une grande pureté, dotée d'une matière ample mais soyeuse et fluide. Quelle classe !