Maison Verget

Voici 40 ans que le jeune Jean-Marie et sa compagne Maine (passée par les Beaux-Arts) quittent leur Flandre natale pour poser leur valise dans le sud Bourguignon, du côté de Davayé au pied de la Roche de Solutré. Au départ, ils se donnent un an pour apprendre le français et découvrir l’univers de la vigne et du vin… Happés par le charme de la Bourgogne et de ses grands blancs, ils n’en repartiront jamais ! Après des études au lycée viticole de Mâcon-Davayé pour lui, la pratique culturale chez plusieurs vignerons alentours pour elle, le couple finit par se porter acquéreur de quelques rangs de vigne sur les hauteurs de Pierreclos : la légende est en marche. Très vite, les blancs de Jean-Marie Guffens sont repérés pour leur personnalité hors du commun, entre richesse, concentration et pureté minérale. Robert Parker n’hésite pas à écrire : « A genius is born ».


Tout à sa fougue et à son envie de pousser toujours plus loin sa quête du « grand vin », Jean-Marie ne se résout pas à être limité à quelques cuvées issues des rares parcelles qu’il a pu acquérir autour de Pierreclos. Il décide avec Maine de se lancer, dès 1990, dans une nouvelle aventure : puisque personne ici ne veut vendre ses vignes, alors Maine et Jean-Marie prennent leur bâton de pèlerin et vont tâcher de convaincre les plus belles propriétés du Mâconnais de leur vendre du raisin ! La Maison de négoce Verget est née, à Soligny. Nous en voyons déjà certains faire la moue devant leur écran : négoce, vous avez dit négoce… Non : Jean-Marie Guffens a dit négoce, et ça, c’est toute autre chose ! Ce sont bien les meilleurs terroirs et les plus vieilles vignes qui intéressent Jean-Marie, lui qui entend bien procéder chez Verget avec le même niveau d’exigence que dans son petit domaine de Pierreclos. Fidèle à sa conviction première que c’est avec le meilleur raisin que l’on fait le meilleur vin ! Fort de l’aura exceptionnelle qu’il a déjà acquise sur la planète vin, Jean-Marie va convaincre des vignerons de grand renom de lui confier quelques-uns de leurs plus beaux raisins (que les équipes de Verget vendangent souvent elles-mêmes, s’assurant ainsi un contrôle précis des maturités) dans le Chablisien, en Côte d’Or, mais surtout et avant tout, dans ce Mâconnais qui lui est si cher.


Chez Verget comme chez lui, Jean-Marie va dès lors continuer à développer sa vision créative et intuitive du vin, n’hésitant pas aller à contre-courant des modes, à changer d’avis, à s’adapter sans cesse aux exigences du millésime. Et n’oubliant jamais que ce n’est pas la nature seule qui fait le vin, mais l’homme ! A une époque où l’on encense, et sacralise même, la notion de terroir, Jean-Marie s’applique à démontrer, avec le sens de la formule qu’on lui connaît, qu’il n’est pas un « terroiriste » ! Autrement dit, le terroir sans l’homme n’est rien… ou presque ! Dernier point, et pas des moindres : au fil des années, Jean-Marie a su s’entourer et transmettre, à une équipe resserrée et très fidèle, ses géniales intuitions et surtout un vrai style, souvent imité, jamais égalé. Chez Verget, le jeune et brillant œnologue Julien Desplans, a su, après un passage à la Romanée-Conti, parfaitement se glisser dans les pas du « maître ». Mais attention, celui qui semble décidément avoir un don d’ubiquité (après Guffens-Heynen, puis Verget, il reprend à la fin des années 90 le Château des Tourettes, dans le Lubéron, puis, plus récemment, une des plus vieilles propriétés de Barsac, au cœur du Sauternais), n’est jamais loin et supervise, avec un brio incomparable, les étapes-clés du pressurage des raisins, de la vinification et de l’élevage.

Voir les vins de la Cave >