Domaine Belluard

Nous sommes particulièrement heureux de vous proposer pour la première fois les vins de Dominique Belluard, tant ceux-ci brillent depuis longtemps déjà par leur éclat singulier et placent ce petit vignoble savoyard et son cépage unique, le gringet, au cœur de la carte des grands blancs de France !


Nous voici au cœur de la vallée de l’Arve (entre Chamonix et Genève si l’on schématise), dans le village d’Ayse, petit îlot viticole où la vigne était déjà présente au 11ème siècle ! C’est à la fin des années 1940 que la famille Belluard s’installe ici, à la recherche de terres propices à la vigne. Longtemps, la polyculture prévaut sur les 10 hectares de la propriété, où la vigne est entourée de framboisiers, cassissiers et autres arbres fruitiers, qui ont en ces temps-là plus de succès que le raisin…


Pourtant, après des études viti-œnologique à Beaune, le jeune Dominique décide dès la fin des années 1980 de revenir s’installer à Ayse, guidé par l’intuition qu’il y a dans ce micro-vignoble toutes les conditions réunies pour produire de grands blancs. D’abord, la qualité et la diversité de ce terroir alpin, où se mêlent éboulis calcaires, marnes jaunes issues de moraines glaciaires ou encore argiles rouges riches en alumine de fer. En outre, l’exposition au Sud de la quasi-totalité des coteaux exploités par les Belluard, sur les flancs du massif du Môle, protège les vignes du vent du Nord.


Mais il y a surtout une singularité que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde : la présence du gringet, ce cépage blanc endémique absolument unique, déjà connu dans l’Antiquité, dont il ne reste plus pourtant qu’une vingtaine d’hectares, dont la moitié chez Belluard ! Dès lors, Dominique va consacrer sa vie, avec une énergie et une opiniâtreté phénoménales à donner au gringet d’Ayse ses lettres de noblesse. Bien sûr, il y aura des phases de doutes et de tâtonnement. Au début des années 1990, il applique une viticulture très technique, apprise à l’école : mais cela ne le satisfait pas, il se rend compte que la course aux rendements ne mène à rien de bon et trouve ses vins trop « austères », manquant d’âme.


Et puis, il y a ce déclic en 1995 : la rencontre avec François Bouchet puis Pierre Masson et les principes de la bio-dynamie ! Ceux-ci agissent chez Dominique comme une véritable révélation : l’évidence que son travail doit avant tout être guidé par le respect du vivant, de cette osmose entre le végétal, l’animal et le minéral, car c’est elle qui fait la vie et l’identité du sol et qui donne à la plante son énergie vitale. A partir de là, il n’aura de cesse de chercher la meilleure façon d’accompagner la vigne pour qu’elle exprime dans son fruit et dans le vin toute la force et l’énergie de son terroir.


La méticulosité et la qualité du travail cultural effectué par Dominique force l’admiration de ses pairs, surtout quand on connaît les conditions extrêmement difficiles que ce vignoble impose, entre déclivité vertigineuse (qui interdit toute mécanisation) et rigueur hivernale. Ils étaient peu nombreux à y croire, et pourtant Dominique a réussi son pari ! Aujourd’hui, avec plus de 30 millésimes au compteur, il élabore avec une régularité impressionnante, des vins singuliers et volubiles, qui parlent autant au corps qu’à l’esprit. Des vins à la fois charmeurs et toujours profonds, aux aromatiques complexes et harmonieuses, et à l’énergie quasiment tellurique. Bref, des vins que l’on se doit absolument d’avoir bu au moins une fois dans sa vie.


A lui seul, Dominique Belluard a réussi l’exploit de révéler un terroir unique et un cépage unique. C’est tout simplement admirable.

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