Eric Forest

A la suite de quelques illustres aînés, comme Jeanne et Colette Ferret et, bien sûr, Jean-Marie Guffens, Eric Forest fait clairement partie de cette jeune génération de vignerons « surdoués » qui bouscule aujourd’hui la hiérarchie des grands blancs de Bourgogne et nous montre à quel point les terroirs du Mâconnais, du côté des Roches de Vergisson et Solutré, peuvent magnifier le chardonnay.


Depuis ses débuts en 1999, Eric a affirmé un style bien à lui, loin des modes et des dogmes du moment, en signant une gamme de vins à la densité impressionnante, qui leur confère une dimension vraiment physique. Des blancs de haute maturité, concentrés et denses, profondément ancrés dans leur substrat rocheux, qui nécessitent un peu de patience avant de se livrer pleinement.


Si sa famille cultive la vigne depuis 8 générations, au pied de la Roche de Vergisson, c’est à son grand-père, André, que l’on doit la naissance du domaine tel qu’on le connaît aujourd’hui. Un homme admiré, qu’Eric qualifie lui-même de « véritable paysan-vigneron, son maître dans la culture de la vigne », et qui lui a transmis sa connaissance et son sens de l’observation de la nature, dans toutes ses composantes, même les moins visibles. Une autre rencontre fut déterminante pour Eric : après sa formation en viticulture-œnologie, il va passer deux ans, à la fin des années 1990, chez le « pape » du chardonnay mâconnais, celui qui a tout réinventé, Jean-Marie Guffens. Disons-le tout net : la filiation entre Jean-Marie et Eric est évidente dès que l’on goûte aux vins de ces deux grands vignerons. Ils parviennent à révéler la force et l’identité des terroirs avec des vins d’une rare intensité.


Tout comme son aîné, Eric est clairement un esprit libre, qui jamais ne s’enfermera dans aucun dogme. Il ne revendique aucun label, mais cherche juste en permanence à adapter son action en fonction de ce qu’il perçoit comme bon pour sa vigne, s’inspirant néanmoins largement des principes de la bio-dynamie. A force d’observations et d’analyses empiriques, Eric a développé une connaissance intime de chaque parcelle, chaque sol, chaque pied de vigne. Ici, les 5 hectares plantés entre 1930 et 1980, disséminés sur les appellations Mâcon-Villages, Saint-Véran et Pouilly-Fuissé, sont « bichonnés » comme le jardinier veille sur son parterre de fleurs rares et délicates. Ici, aucune mécanisation, aucun produit de synthèse mais un travail extrêmement méticuleux au service du « bien-être » de la plante.


Même précision au chai, avec un travail de haute-couture sur la qualité du pressage, la préservation des jus et cette oxydation ménagée pendant l’élevage en fûts, qui apportera la patte « Forest ». Au final, sur ce millésime 2016 naturellement puissant, les deux cuvées que nous vous proposons aujourd’hui offrent une matière considérable, un fruit particulièrement généreux et une profondeur minérale littéralement vertigineuse.


Des vins quasiment introuvables en France (encore une fois, quelques importateurs anglo-saxons, inspirés et audacieux, ont su détecter avant tout le monde les qualités des vins d’Eric !), qui méritent pourtant une belle place dans votre cave, à côté des meilleurs crus de la Côte de Beaune et du Chablisien…

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