Clos Maïa

Pour Géraldine Laval, tout a été une histoire de rencontres souvent fortuites, parfois provoquées, de coups de cœur et surtout, de passion et d’instinct. Cette jeune vigneronne au tempérament affirmé, enthousiaste, opiniâtre et d’une grande intégrité, a hissé en quelques années seulement son Clos Maïa, petit vignoble isolé au cœur des paysages sauvages des Terrasses du Larzac, au centre de la carte des grands vins du Languedoc.

Bien qu’elle soit originaire de la région bordelaise, Géraldine n’avait pourtant aucune attache particulière avec le monde du vin : jeune, c’est la passion des chevaux et l’équitation qui la font vibrer jusqu’à vouloir intégrer une filière de sport-étude. Mais sa famille souhaite pour elle un avenir plus sûr : elle débutera donc des études de pharmacie… mais elle comprend vite qu'elle se trompe de direction. Gourmande et fin palais, Géraldine rêve en parallèle de devenir journaliste gastronomique : comme il n’existe pas de formation dédiée, elle s’inscrit finalement dans une filière, très prisée du côté de Bordeaux, de commerce de vins. Bien vite, elle prend conscience que c’est surtout les secrets de l’élaboration du vin qui la fascinent. Incroyablement énergique et dotée d’une insatiable curiosité, elle n’hésite pas alors à mettre le cap sur Beaune pour suivre le fameux BTS « Viti-Oeno », qu’elle complète ensuite par un diplôme d’œnologie.

Géraldine a trouvé sa voie et ne va cesser, à partir du milieu des années 2000, de tracer son sillon dans ce monde souvent fermé et encore très masculin de la vigne et des grands vins ! Les rencontres s’enchaînent : avec Olivier Leflaive d’abord, vigneron iconoclaste de Puligny-Montrachet, chez qui elle apprend, entre autres, à maîtriser les élevages « à la bourguignonne », en particulier pour les blancs. C'est ensuite chez Jean-Louis Chave, figure tutélaire de la colline de l'Hermitage, qu’elle commence à mettre en pratique ce qu’elle a appris à l’école. Quelques mois plus tard, à l’invitation de Julien Zernott, du Pas de l’Escalette, elle découvre les paysages sauvages et les formidables terroirs qui se nichent au cœur des Terrasses du Larzac.

Très vite repérée par le vigneron iconique de la région, Olivier Jullien, elle va finalement passer un an au Mas Jullien, à vinifier au côté de celui qu’elle considère, aujourd’hui encore, comme son mentor. Comme elle le dit elle-même : « Ce que j’apprenais correspondait exactement à ma philosophie. Tout ce que je faisais chez Olivier avait soudain un sens ». Suivant les conseils de ce-dernier, elle décide finalement en 2009 de voler de ses propres ailes après avoir déniché deux parcelles de vieux grenaches, nichées au cœur du cirque de Labeil, à cheval sur les villages de Lauroux et Poujols : le Clos Maïa est né !

Quel chemin parcouru depuis ! Défrichage, replantation en sélection massale (avec du matériel végétal de premier ordre tout droit venu des célèbres pépinières de Lilian Bérillon), acquisition ou fermage de nouvelles parcelles, conversion en culture biologique, réintroduction de cépages autochtones comme le terret-bourret en blanc… Géraldine fait preuve d’une volonté et d’une énergie impressionnantes, parfaitement consciente qu’elle tient ici, sur ces coteaux d’altitude très calcaires, bénéficiant de l’indispensable fraîcheur des vents du Nord, un formidable terroir qui ne demande qu’à s’exprimer. Elle n’aura dès lors de cesse d’en révéler tout le potentiel et l’identité avec des vins d’une grande sincérité, exprimant avec le plus de pureté possible, le fruit, le terroir et le millésime.

Géraldine et son Clos Maïa sont incontestablement installés, aujourd’hui, parmi les grands noms du Languedoc : la Revue du Vin de France ne s’y est pas trompée, qui vient, dans son dernier numéro, de classer le Clos Maïa Blanc 2011 à la première place d’une sélection des 100 meilleurs blancs du Languedoc… Ne boudons pas notre plaisir d’accueillir pour la première fois ce très confidentiel Clos Maïa blanc sur notre Route des Blancs !

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