AOC Coteaux du Layon

L’AOC Coteaux du layon, par son étendue et sa notoriété, constitue probablement le fer de lance des vins blancs moelleux du Val de Loire. Elle s’étend sur plus de 1 400 hectares, de part et d’autre du Layon, petit affluent de la Loire, pour une production totale d’environ 40 000 hectolitres par an.

L’appellation intègre des sous-appellations : Coteaux du layon avec dénomination géographique communale (6 communes qui représentent environ 250 hectares supplémentaires) et Coteaux du Layon Premier Cru Chaume, minuscule appellation de 65 hectares. La dénomination géographique communale s’applique aux communes de Beaulieu-sur-Layon (mention « Beaulieu »), Faye-d’Anjou (« Faye »), Rablay-sur-Layon (« Rablay »), Rochefort-sur-Loire (« Rochefort »), Saint-Aubin-de-Luigné (« Saint-Aubin ») et Saint-Lambert-du-Lattay (« Saint-Lambert »). L’appellation Coteaux du Layon Premier Cru Chaume, autorisée depuis 2011, est l’apanage des meilleurs terroirs de Rochefort-sur-Loire et constitue pour beaucoup la quintessence de ces extraordinaires moelleux du Layon. Dans les deux cas, les terroirs ainsi répertoriés correspondent à des zones où la botrytisation est la plus courante et où le raisin atteint sa plus forte concentration. L’AOC autorise alors l’apposition de la mention « Sélection de grains nobles », signifiant que le vin est produit à 100 % à base de baies atteintes par la pourriture noble.

Sols et microclimats des rives du Layon sont bien connus depuis le XVIe siècle, époque à laquelle les marchands hollandais y développèrent le vignoble car la forte concentration des vins produits dans cette aire (qui pouvaient afficher 16 voire 17° d’alcool) les rendait particulièrement aptes à une excellente conservation lors des longs voyages maritimes.

Les vignes de chenin occupent ici les coteaux et terrasses caractéristiques de l’« Anjou noir » : les sols bruns et peu profonds, favorisant le réchauffement et la maturation précoce, s’appuient sur un socle de schiste et de grès, souvent affleurant, du sud du Massif armoricain. Les reliefs des Mauges et du Choletais protègent la vigne des vents d’ouest dominants, et l’exposition sud, est et sud-est des coteaux plantés le long des méandres du Layon finissent d’apporter toutes les conditions nécessaires à la surmaturité du chenin, à sa botrytisation ou, à défaut, son passerillage sur souche.

Au final, avec des rendements très faibles (35 hectolitres par hectare en moyenne, et pas plus de 20 pour le premier cru Chaume), la production des Coteaux du Layon se caractérise par des vins tendres et souples, à l’extraordinaire bouquet aromatique. Marqués par des arômes de raisins confits dans leur plus jeune âge, les coteaux-du-layon, à la robe dorée, exhalent des notes à la fois puissantes et délicates de miel d’acacia, de coing, de figues, mais aussi d’agrumes confits. La fraîcheur caractéristique du chenin équilibre l’onctuosité et la rondeur en bouche, et allège la concentration qui peut atteindre 300 grammes de sucre par litre de moût pour le Chaume.

Vins d’apéritif aussi bien que de gastronomie (à déguster par exemple avec des fromages bleus !), les meilleurs coteaux-du-layon peuvent se conserver plusieurs décennies. Les plus beaux millésimes comme 1945, 1959 ou 1989 et, plus récemment, 2005, ravissent les collectionneurs pour leur fantastique potentiel de garde. 

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