Marie-Thérèse Chappaz

Rares sont les vignerons suisses dont les vins s’arrachent sur tous les continents : c’est pourtant bien le cas des blancs signés Marie-Thérèse Chappaz, devenue au fil des ans la référence absolue du vignoble valaisan et l’icône d’un pays tout entier, à la très ancienne tradition viticole.

Qu’elle vinifie en sec ou en moelleux (ses fameux « grains nobles »), qu’elle s’attaque aux grands cépages rhodaniens (comme la marsanne rebaptisée ici « Ermitage ») ou aux typiques cépages valaisans, petite arvine en tête, Marie-Thérèse livre des interprétations fulgurantes et absolument uniques de ces terroirs de montagne, particulièrement vertigineux. Travailler la vigne relève ici d’un véritable sacerdoce ; il suffit pour s’en convaincre de contempler, depuis la maison familiale de Liaudisaz au-dessus de la ville de Fully, ces pentes abruptes aménagées en une fascinante juxtaposition de petites terrasses en pierres sèches, plantées de vieux ceps à la taille caractéristique « en tire-bouchon ».

Après un diplôme à l’école d’œnologie de Changins et 6 années passées à se former à la cave coopérative, Marie-Thérèse décide en 1987 de se « lancer » dans le grand bain, en reprenant quelques vignes familiales cédées par son père. Elle va alors patiemment reconstituer le vignoble qui appartenait jadis à son grand-oncle, Maurice Troillet, vigneron mais aussi ancien président du Conseil d’Etat du Valais. Sur ces coteaux exposés au Sud de la haute vallée du Rhône, protégés des vents par les montagnes environnantes, bénéficiant d’un micro-climat à l’ensoleillement exceptionnel, Marie-Thérèse va se dévouer corps et âme à ses vignes. D’autant qu’après avoir découvert chez Michel Chapoutier les bienfaits de la bio-dynamie, elle décide dès 1997 de convertir l’ensemble de ses 10 hectares…

Toujours plus de travail à la vigne, toujours moins de rendement, mais à la fin, ce qui compte plus que tout ici, c’est que le vin soit vivant, qu’il vous raconte une histoire, celle d’un terroir respecté et magnifié par la vigneronne. Goûter aux blancs de Marie-Thérèse relève d’une expérience sensorielle totale, surtout si on leur laisse le temps de se patiner quelques années en cave : une matière impressionnante d’énergie et de densité, des bouquets originaux et inspirants, des équilibres irréprochables, des associations gastronomiques innombrables et, au final, un style unique, habité et extraordinairement touchant.

Celle que la célèbre académie des vins de la Villa d’Este a récemment « couronnée » « Lady of wine » nous a fait l’immense plaisir de nous réserver quelques-unes de ses plus belles cuvées, pratiquement introuvables en France et déjà épuisées au Domaine. En effet, le millésime 2017 a été frappé par le gel en avril, ce qui a malheureusement entraîné une baisse drastique des rendements… d’autant plus regrettable que les vins s’avèrent au final magnifiquement structurés et aromatiquement très expressifs. Ce 30^ème millésime signé par Marie-Thérèse devrait faire date. En voici les deux premiers vins en avant-première, les incontournables « fendants ». Quant aux cuvées en 2016, la qualité exceptionnelle du millésime à Fully et le talent de vinificatrice de Marie-Thérèse en ont d’ores et déjà fait des vins absolument cultes, comme cet époustouflant et unique Grain Cinq, assemblage complexe de 5 cépages blancs du Valais.

C’est indispensable, absolument culte et... uniquement sur La Route des Blancs !

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