Dialogue imaginaire entre un caviste ("Moi") et un client ("Lui")
Lui : Bonjour, je voudrais un petit vin, un Vouvray par exemple.
Moi : Petit ? Vous faites référence à son prix ? Je dis ça parce qu’on entend ça souvent.
Lui : Bien sûr, mais vous n’allez pas me dire que les Vouvray sont des grands vins tout de même !
Moi : Si, comme je vous dirais que le Meursault est un grand vin. Par exemple, si, à propos de complexité je vous dis poire, mangue, goyave, coing, pomme, ananas, abricot, orange, mandarine. Et encore cire, miel, encaustique, bergamote, poudre à fusil. Et si j’ajoute salsifi, rhubarbe, blettes, navet, sans parler des attributs minéraux d’un sol incroyable. Alors, c’est une grande complexité ou une petite complexité?
Lui : C’est une grande complexité
Moi : Et si à propos de garde je vous dis, 10, 20, 30, 40 ou 70 ans, une, deux voire trois générations, c’est une grande ou une petite garde ?
Lui : C’est une grande garde
Moi : Et si pour la table je vous parle d’un vin qui accompagne viandes blanches, crustacés, tartares de poisson, gratins de poireau, de choux-fleur, de blettes, fromages de vache lactiques, tous les chèvres, les poissons de mer ou de rivière, au bleu, en court-bouillon. C’est un grand ou un petit vin ?
Lui : C’est un grand vin.
Moi : Grande complexité, grande garde, grande versatilité à table, tous les attributs des plus grands vins et je viens de ne parler que de Vouvray. Alors, Vouvray, c’est un grand ou un petit vin ?
Lui : Vouvray est un grand vin.
Moi : Merci, monsieur.
