AOC Bonnezeaux

Située autour de la commune de Thouarcé, sur la rive droite du Layon, cette appellation « de poche », de moins de 80 hectares, constitue pourtant une des plus grandes références en matière de vins blancs moelleux et liquoreux et se classe depuis la Renaissance parmi les terroirs d’exception.

Les sols bruns, peu profonds, aux pentes abruptes, s’appuient sur des schistes gréseux. L’exposition sud et l’humidité brumeuse des matins d’été au bord du Layon finissent d’apporter toutes les conditions pour une parfaite surmaturation du chenin, seul cépage autorisé dans l’AOC.

Tout est fait ici pour élaborer moelleux et liquoreux d’une richesse aromatique rare, susceptibles d’évoluer pendant 15 ou 20 ans de garde. Les meilleures années, l’aire d’appellation ne produit guère plus de 1 500 hectolitres !

Ici, on prend le temps : on vendange bien sûr tardivement, jusqu’à mi-novembre, manuellement et par tries successives ; on privilégie des fermentations longues (6 mois voire davantage), souvent à basse température, et on élève en fûts au moins 1 an…

La patience est récompensée : les bonnezeaux sont remarquables de puissance, de complexité aromatique et se bonifient formidablement au fil des années passées en cave. Vins à la robe dorée, aux reflets cuivrés avec l’âge, ils séduisent tout de suite par un nez puissant de fleurs (acacia, verveine). Opulents en bouche, marqués par une forte sensation de gras, ils ne sont jamais lourds. Leur vivacité est soutenue par les arômes d’agrumes (écorce d’orange) qu’ils développent. Au fil des années, le fruité s’exprime à travers des notes de fruits compotés, confits (coings, abricot), de fruits exotiques et des arômes très gourmands de caramel, de vanille et d’épices.

Ce terroir produit des vins exceptionnels, qu’il est souvent fort utile de carafer pour qu’ils révèlent leur richesse (du moins lorsqu’ils sont dégustés jeunes) : il n’est pas rare de trouver chez les amateurs des bonnezeaux vieux de 30 ou 40 ans qui n’auront rien perdu de leurs qualités gustatives, bien au contraire !

Ces grands vins de gastronomie méritent mieux qu’un apéritif et se révèlent au mieux avec un foie gras poêlé, des plats exotiques très aromatiques (gingembre, combava…), des fromages bleus ou des desserts meringués ou vanillés.

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