AOC Pouilly-Loché

Ce petit vignoble d’une trentaine d’hectares, reconnu en AOC en 1940, se situe au pied de la Roche de Solutré, sur la commune de Loché. Dédié à la vigne dès l’époque gallo-romaine, puis développé par les moines de Cluny au Moyen Âge, le vignoble occupe le même versant est du chaînon de Solutré que son voisin méridional de Vinzelles. Situé à 250 mètres d’altitude, faisant face à la plaine de la Saône, il bénéficie d’un bon ensoleillement et de la protection des vents d’ouest dominants.

Malgré sa superficie réduite, la zone couvre des terroirs différenciés : au nord du village se trouvent des terrains plus anciens, gréseux et schisteux, se réchauffant vite au soleil, tandis qu’au sud, à la limite de Vinzelles, la vigne s’épanouit sur des sols argilo-calcaires ferrugineux assez semblables à ceux de ce village. Ces différences marquent les nombreuses nuances des vins selon les climats dont ils sont issus, plus généreux et opulents au nord, plus vifs et minéraux au sud. La zone d’appellation compte en tout 9 climats pouvant faire l’objet d’une indication complémentaire sur l’étiquette. On citera Les Mûres parmi les plus réputés.

Globalement, Pouilly-Loché donne des vins élégants et très fruités. Doté d’une robe or pâle aux reflets verts, le pouilly-loché séduit par ses arômes floraux d’acacia et d’aubépine et ses notes d’agrumes (pamplemousse, citron) et de pêche. En vieillissant, les arômes de fruits secs grillés s’imposent, mêlés à des notes de fruits mûrs (poire, coing, pomme au four) voire de notes plus épicées (pain d’épices). L’équilibre en bouche entre le gras, donnant la densité, la fraîcheur et la minéralité invitent à laisser le vin évoluer pendant 5 à 10 ans de garde, voire davantage pour les meilleurs millésimes.

Jeune, il a un nez d’agrumes qui convient parfaitement à des mets iodés (huîtres, sushis). Il s’accorde aussi très bien avec des poissons de mer ou de rivière, grillés, pochés ou en sauce traditionnelle (beurre blanc, sauce hollandaise), des volailles pochées ou en cocotte (comme un poulet aux écrevisses). Son fruité affirmé et sa densité permettent des associations plus exotiques jouant sur des saveurs sucrées-salées : sauté de porc à l’ananas, curry Madras de légumes ou de volaille, colombo… Enfin, après quelques années de vieillissement, il accompagne délicieusement un plateau de fromages : beaufort, époisses, chèvre par exemple.

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