Languedoc-Roussillon

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Forte d’un vignoble de près de 240 000 hectares, la région Languedoc-Roussillon représente aujourd’hui un des plus vastes vignobles français, dans lequel on produit une gamme de vins très diversifiée : vin rouge, rosé et blanc, vin tranquille et vin effervescent, vin doux naturel. Si l’histoire de ce vignoble fut assez mouvementée, souvent marquée par des déficits de qualité et des périodes de surproduction, elle semble aujourd’hui avoir atteint sa « maturité » tant qualitative que quantitative.

La région a su, depuis les années 1960, mettre en valeur la grande diversité de ses terroirs et des cépages qui y sont cultivés afin de structurer une production originale et de qualité, correspondant aux goûts actuels. Elle compte pas moins de 24 AOC (représentant plus de 1,4 million d’hectolitres) et fournit un tiers de la production de vins en France, répartie sur les départements de l’Aude, du Gard, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales.

Un peu d’histoire…

De la colonisation romaine aux invasions barbares

Véritable berceau de la viticulture en France, la région languedocienne doit certainement l’apparition de la vigne à la colonisation grecque, qui a apporté ses propres cépages et ses techniques de développement d’une vigne arbustive. Mais c’est surtout aux Romains que l’on doit, peu avant notre ère, le développement du vignoble.

Très rapidement, vers – 100 av. J.-C., le vignoble se structure autour de Narbonne (qui a acquis le statut de « provincia romana »). De là, la production de vins s’exporte massivement vers les provinces du Nord, les fûts remontant le couloir rhodanien.

La viticulture connaît cependant sa première crise, dès le début de notre ère : victime de son succès, elle subit une décision de l’empereur romain soucieux d’éviter une pénurie de blé (que la vigne, plus rentable pour les paysans, a souvent remplacé dans les cultures). Ordre est donné d’arracher la moitié des vignobles pour lui substituer la précieuse céréale.

Puis vint le temps du déclin de l’Empire romain et des invasions barbares : ici comme ailleurs, le vignoble fut largement détruit. Les périodes de domination de la région narbonnaise par les barbares, puis par les Sarrasins, ne laissèrent aucune place à la viti-viniculture.

Le nouvel essor au Moyen Âge

Il faut attendre le règne de Charlemagne et l’installation durable de l’Église dans la région pour voir se reconstituer le vignoble languedocien. L’impulsion principale est donnée dès le IXe siècle par l’abbaye d’Aniane et les prieurés qui lui sont rattachés. Le vignoble s’étend peu à peu dans toute la région de Montpellier. Si bien qu’au XIVe siècle, les rois de France (Philippe le Bel en tête) donnent possibilité aux autorités locales de favoriser au maximum l’exportation des vins de la région, par voie terrestre ou maritime.

Dès cette époque, les vins doux naturels contribuent largement à la réputation des vins languedociens. C’est en effet à Montpellier que le célèbre médecin et alchimiste Arnaud de Villeneuve découvre, au XIIIe siècle, les principes de la distillation puis du mutage, c’est-à-dire de l’arrêt de la fermentation du moût de raisin par adjonction d’eau-de-vie. Cette technique, toujours utilisée aujourd’hui pour élaborer des vins sucrés et très aromatiques, assure le succès de la production des vins de Muscat en particulier, aussi bien auprès des rois de France que de la papauté.

Du XVIIe au XIXe siècle, l’apogée commercial

La vigne se répand partout, jusque dans les plaines et les jardins des maisons ! Les XVIIe et XVIIIe siècles marquent l’apogée du commerce des vins du Languedoc-Roussillon. La construction du canal de Midi – permettant d’acheminer les vins jusqu’au port de Bordeaux –, le redoutable hiver 1709 qui épargne en grande partie le vignoble languedocien, et les allégements douaniers décidés par Louis XIV et ses successeurs contribuent à cet essor. Malheureusement, ce succès conduit à privilégier des cépages très productifs et à produire du vin à partir de vignes de plus en plus jeunes. La qualité commence à s’en ressentir.

Au XIXe siècle, la viticulture a pris une telle importance dans l’économie locale – encore renforcée par l’arrivée du chemin de fer en 1853 – que même le phylloxéra ne va pas la mettre à terre, comme ce fut pourtant le cas dans de nombreuses autres régions. Dès la replantation massive sur des porte-greffes américains résistant au puceron, la recherche de rendements maximaux guide les choix des vignerons. Peu importent les terroirs, les expositions, les cépages. De nombreux abus sont constatés, y compris l’adjonction de sucre dans des vins non mutés censée produire les fameux vins doux…

Il faut attendre le début du XXe siècle pour que la défense de la qualité soit officialisée et toutes les fraudes réprimées.

La renaissance qualitative et l’émergence des AOC

Malgré la reconnaissance par l’INAO, en 1945, de certains terroirs en VDQS (vin de qualité supérieure), le remodelage du vignoble languedocien vers un vignoble de terroir et de qualité ne s’est réellement amorcé qu’à partir des années 1970, à l’exception de la production de vins doux naturels du Roussillon, réputée depuis de longues années déjà.

À cette période, conscients de la fragilité d’un modèle centré sur la production de vins de masse, la majorité des vignerons décidèrent de procéder à des campagnes d’arrachage des vignes productives pour les remplacer par des cépages plus nobles, comme le grenache blanc, la marsanne ou la roussanne pour les cépages blancs.

Cette démarche, qui se traduira par une diminution sensible des surfaces de vignes cultivées (– 17 % entre 2000 et 2010), voit son couronnement dans le classement progressif en AOC des meilleurs terroirs du Languedoc, à partir de des années 1980, et la reconnaissance d’une AOC régionale Languedoc en 2007. La région continue d’évoluer vers la qualité et une typicité plus marquée des vins : bon nombre d’entre eux trouvent aujourd’hui leur place dans les cartes des grands restaurants étoilés…

Un condensé de l’histoire géologique de la France

Le vignoble du Languedoc-Roussillon s’étend sur 200 kilomètres, formant une succession d’amphithéâtres qui regardent et dominent le littoral du golfe du Lion.

D’est en ouest, il est bordé par le versant sud du Massif central, par la montagne Noire, la montagne de l’Espinouse, les monts de Cabrières, les Grands Causses et les Cévennes, puis, de Carcassonne à Cerbère, par les massifs qui forment les contreforts des Pyrénées (massifs des Corbières et de la Malepère). La chaîne des Albères termine l’arc de cercle.

L’histoire géologique de la région est si complexe que l’on retrouve sols et sous-sols issus des 4 grandes ères géologiques, du Primaire au Quaternaire. Schistes de l’ère primaire issus de la formation du Massif central, sédiments calcaires liés aux recouvrements marins successifs, plissements et chevauchements de terrain provoqués par la surrection des Pyrénées, terrasses alluviales… le paysage et le terroir actuels sont ici, plus qu’ailleurs, le fruit d’évolutions géologiques nombreuses et complexes.

Les sols favorables à la vigne présentent cependant quelques traits communs : ce sont des sols caillouteux, pauvres, souvent localisés sur des versants à forte pente et régulièrement en contact avec la roche mère. La vigne peut y développer un système racinaire très profond qui lui permet de trouver l’eau dont elle a besoin et des oligo-éléments extrêmement variés, qui contribuent largement à affirmer la typicité des vins. L’oxyde de fer est très présent dans les sols de la région et leur donne souvent cette coloration rougeâtre caractéristique.

Plus en détail, on trouve ici 4 grands types de sols, selon leur époque de formation :

  • des sols de schistes et de grès ;
  • des sols alluvionnaires de galets roulés et de graves sur les terrasses alluviales du Rhône, du Gard ou de l’Hérault ;
  • des sols sédimentaires marins, mêlant calcaires et marnes ;
  • des sols de calcaire dur.

Un climat méditerranéen, tempéré par la tramontane

La région Languedoc-Roussillon bénéficie d’un climat méditerranéen, aux hivers doux et aux étés chauds et secs. Les précipitations sont concentrées en automne et au printemps. Elles peuvent être abondantes. L’ensoleillement est très élevé : il peut atteindre, certaines années, 300 jours ! Il garantit une maturation satisfaisante, y compris pour les cépages les plus tardifs comme le bourboulenc, la marsanne ou le mauzac, utilisé dans les vins doux naturels du Roussillon.

La région est également marquée par l’alternance entre des vents marins, humides, surtout présents au printemps et à l’automne, et un vent sec, la tramontane. Ce vent de flux nord-ouest peut balayer la région jusqu’à 200 jours par an ! Au printemps et en automne, saison des orages et des pluies abondantes, il assèche et assainit la vigne. En été, il rafraîchit l’atmosphère et permet d’éviter toute surmaturation du raisin, qui serait néfaste à l’équilibre des vins produits.

Outre la diversité des sols, la grande variété des vins du Languedoc-Roussillon s’explique aussi par la présence de nombreux microclimats, en particulier sur les coteaux proches des massifs montagneux qui bordent la zone. Dans le Roussillon par exemple, la vigne peut occuper des coteaux au pied des massifs des Corbières ou des Albères, à une altitude de 500 mètres voire davantage. Elle trouve alors une plus grande fraîcheur, qui se retrouve dans le vin.

Une mosaïque de cépages pour des vins blancs en pleine progression

La production de vins en Languedoc-Roussillon, stabilisée aujourd’hui de 12 millions d’hectolitres (dont 1,4 million en AOC), est largement dominée par les vins rouges et rosés. Les vins blancs secs représentent néanmoins près de 17 % de la production, principalement concentrés dans l’Hérault et l’Aude. Ils progressent tant en quantité qu’en qualité.

On retrouve ici, en AOC comme en Vin de pays, la culture méridionale de l’assemblage. Globalement, les cépages principaux couvrent toute la gamme des variétés tardives et aromatiques utilisées dans le Bassin méditerranéen : clairette, bourboulenc, grenache blanc, macabeu, marsanne, roussanne, vermentino (localement appelé rolle), auxquels s’ajoutent bien sûr le muscat à petits grains et le mauzac, utilisés majoritairement pour l’élaboration des vins doux naturels pour le premier, et des vins pétillants pour le second.

De nombreux autres cépages sont assemblés à titre accessoire, qu’ils soient d’origine méditerranéenne (terret blanc, picpoul blanc, tourbat, carignan blanc) ou non (chenin, chardonnay, viognier).

En conclusion, si l’identité des vins languedociens s’affirme peu à peu, la route vers une plus grande affirmation de la qualité et de la typicité des vins locaux est encore longue. Notons que les AOC ne représentent encore que 12 % de la production, alors que cette proportion peut atteindre 70 ou 80 % dans des régions viticoles comme la Bourgogne ou le Val de Loire…

Nous présentons plus en détail les principales AOC de la région qui produisent une part significative de vins blancs (tranquilles ou effervescents, secs ou doux).

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