Domaine Georges Vernay : un millésime 2021 déjà collector

fin de la vente : 08/03/2023

Au sujet des plus grands domaines viticoles, il est coutume de dire qu’ils sont historiques. Avec le domaine Georges Vernay, rien n’est plus vrai : sans l’engagement de Georges Vernay, qui nous a quittés en 2017, le vignoble de Condrieu aurait très certainement disparu face aux plantations invasives des abricotiers. En 1971, il ne restait que 12 hectares de vignes dans la zone d’appellation de Condrieu.

Heureux héritier de vieilles vignes de viognier plantées par son père Francis sur le coteau de Vernon, berceau historique du célèbre cépage rhodanien, Georges Vernay ne peut se résoudre à cette disparition programmée et décide dès la fin des années 1950 de réinvestir ces pentes escarpées, suivi ensuite par d’autres viticulteurs engagés. Un travail de titan qui lui valut d’être considéré comme le « Pape de Condrieu ». En 1986, on compte 20 hectares plantés, 60 hectares en 1990, et désormais, plus de 120 hectares.

En 1996, le Domaine connaît une nouvelle étape dans son installation durable au sommet des plus grands domaines du Rhône avec l’arrivée de Christine Vernay, fille de Georges. Disposant désormais d’un formidable patrimoine viticole, sur ces vertigineux terroirs granitiques, qui surplombent le fleuve, Christine va se consacrer à l’élaboration de grands blancs exprimant avec finesse et poésie l’identité des terroirs de Condrieu. L’objectif familial ne varie pas : ici, on compte bien transcender l’expression variétale, souvent exubérante, du viognier au bénéfice de la puissance d’évocation des sols et du terroir. Comme elle le dit elle-même, si la « notion de terroir est aujourd’hui très à la mode, moi, j’ai grandi avec, mon père avait vraiment cette conviction chevillée au corps ». Au fil des années, Christine Vernay, avec le soutien indéfectible de son mari, Paul Amsellem, a défini son propre style, basé sur une association parfaite entre maturité optimale du fruit et expression minérale du socle de granit à biotites. Son amour inconditionnel de la terre et du vivant la poussera à adopter, dès son arrivée au Domaine, les principes d’une culture biologique, une pratique qui fait d’elle une pionnière de l’appellation. Depuis quelques années, elle généralise progressivement l'adoption de pratiques culturales bio-dynamiques, avec cette volonté de transmettre aux générations futures un patrimoine vivant.

Honorée par ses pairs et désormais solidement épaulée par sa fille Emma, Christine Vernay règne aujourd’hui, avec rigueur et discrétion, au firmament de cette appellation. Ici encore plus qu’ailleurs, 2021 fut une année particulièrement éprouvante pour la vigne et pour les équipes qui ont œuvré sans relâche pour faire face aux caprices du climat et favoriser autant que possible la résilience de la vigne. Il y eut bien sûr cet épisode de gel survenu début avril sur des vignes dont le débourrement était déjà bien avancé, entraînant la perte de très nombreuses jeunes pousses. Il y eût aussi plusieurs violents orages qui ont fait pas mal de dégâts et, surtout, une pression quasi-constante du mildiou et de l’oïdium durant des mois de juin et juillet bien plus humides qu’à l’accoutumée.

Au final, c’est une récolte amputée de 80% par rapport à la normale qui est entrée dans les chais : un triste record qu’on n’avait jamais connu ici depuis 3 générations ! Malgré ces difficultés, Christine et Emma pouvaient cependant se réjouir sur un point : ce millésime tardif, vendangé entre le 21 septembre et le 8 octobre, offrait des jus particulièrement purs et fins dans leur aromatique, avec cette qualité d’équilibre, cette délicatesse et cette fraîcheur acidulée que l’on n’avait pas connues depuis longtemps, tant les dernières années furent marquées par des épisodes répétés de sécheresse et de canicule.

Il ne restait plus à Christine qu’à faire parler le sol tout en respectant l’éclat naturel, raffiné et expressif du fruit, comme elle sait si bien le faire. Les sols de granits et de schistes ont donné aux vins cette énergie épicée, qui les dynamise et les allège. Une sensation d’énergie renforcée par un souffle frais, un élan typique de ce millésime rare et singulier. La qualité des élevages se révèle cette année encore tout à fait exceptionnelle, laissant s’exprimer le raisin et le terroir dans sa pureté et son intensité. Comme toujours, l'interprétation est virtuose.

Entre un « Chaillées de l’Enfer » particulièrement gourmand, juteux et expressif et le mythique Coteau de Vernon, d’une incroyable délicatesse cette année, d’une grâce lumineuse, à lui faire toucher les étoiles, notre cœur balance... Seule ombre au tableau : sur ce millésime aux rendements infimes , les quantités sont extrêmement limitées et les cuvées sont déjà collectors !

Bonne nouvelle : en prévision de cet important déficit de récolte, nous avions mis de côté, avec l’aide précieuse du Domaine, les toutes dernières bouteilles des millésimes 2020 et 2019, deux grandes années au profil radicalement différent. C’est l'ultime occasion d’en profiter…

Pour conclure, nous reprendrons les mots de Christine : « Le vin est un plaisir, mais il raconte aussi une histoire ». Et quelle histoire !

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  • Produit en infime quantité, ce Condrieu est un bijou de classe et de justesse. Porté par un fruit parfaitement mûr et d’une grande pureté, aux arômes francs de coulis de pêche, d’abricot et de poire, complétés d’une touche de miel de lavande, il déploie une matière enrobante, animée d'une fraîcheur mentholée et d’une trame pierreuse vibrante.

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  • D'une pureté d'expression et d'une sophistication inégalées, ce rare Coteau de Vernon 2021 envoûte par sa grâce aérienne, sa délicatesse et la poésie qu'il dégage. Entre fleurs blanches, herbes fines mentholées, verveine et gingembre, il étire sa matière soyeuse, élégante et raffinée, sur un lit de poire et d’abricot frais et juteux. Une merveille.

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  • Ce Condrieu "Chaillées de l’Enfer" séduit par son jaillissement aromatique où se mêlent les fleurs blanches, la violette, la poudre d’amande, les épices douces, les fruits à noyau, la mangue fraîche et l’ananas. Véritable concentré de fruit et de sol, il offre une chair enveloppante et savoureuse, relevée d’une excitante touche acidulée. Magnifique.

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  • Une des expressions les plus poétiques et envoûtantes de Condrieu. On voyage dans un paysage chatoyant et lumineux, entre lavande et violette, citron confit et pomelo, fenouil et eucalyptus, amande et pierre frottée, coulis de poire, pêche blanche et liqueur d’abricot, poivre, curcuma et gingembre. Plus qu’un vin, c’est un rêve éveillé : grand !

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  • Ce Condrieu Chaillées de l’Enfer impressionne par son intensité aromatique et son équilibre entre richesse de texture, fraîcheur florale et mentholée, gourmandise du fruit et percussion minérale. Concentré de terroir aux parfums sensuels de poire et de pêche miellées, il se montre fluide et énergique, avec sa finale aux accents citronnés et salins.

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  • Issues des coteaux vertigineux de Condrieu, ces Terrasses de l’Empire affichent en 2020 un profil franchement délicieux, entre élégance florale, générosité fruitée autour de l’ananas et des fruits à noyau, et une vibration minérale relevée de gingembre et de poivre. Volume, énergie, longueur : le vin sonne comme une évidence. Indispensable

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  • D'une pureté d'expression et d'une complexité inégalées, ce Coteau de Vernon envoûte par sa profondeur et sa poésie. Le paysage aromatique est luxuriant, incroyablement foisonnant, entre fleurs capiteuses, agrumes frais, fruits à noyau, herbes aromatiques et épices. Et que dire de l’intensité de bouche : indépassable ! Un sommet absolu.

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