Thibaud Boudignon : au firmament des grands blancs de Loire

fin de la vente : 19/03/2023

Nous sommes très heureux de faire étape aujourd’hui chez celui qui est devenu, en une dizaine d’années, une des figures contemporaines les plus emblématiques du vignoble français : Thibaud Boudignon. Le guide Bettane & Desseauve n’hésite pas à voir en lui « un artiste des grands blancs en France », quand le célèbre magazine Wine Advocate en fait rien moins qu’un des « meilleurs vignerons du pays »…

Ce natif du Médoc ne se prédisposait pourtant pas à devenir ce vigneron dont les chenins s’arrachent aux quatre coins de la planète, auprès des amateurs les plus avertis. Jusqu’à ses 23 ans, il se consacre corps et âmes au… judo ! Jusqu’à intégrer l’élite au sein du Pôle France. Un rythme effréné d’entraînements, de compétitions, de sacrifices au quotidien, qui ne lui laisse pas beaucoup de temps ni de disponibilité mentale pour penser à l’après. Pourtant, en 2002, Thibaud se fait une raison : il ne sera probablement jamais champion olympique et se décide alors à envisager sa vie ailleurs que sur le tatami.

Amoureux de la nature et de la vie au grand air, Thibaud décide d’embrasser une carrière de vigneron : s’il n’est pas du sérail, la vigne et les raisins n’ont jamais été bien loin, depuis son enfance. Son grand-père maternel faisait des piquets d’acacia pour les Châteaux médocains, tandis que du côté de son père, on cultivait des vignes en Camargue. Après des études viti-oeno à Bordeaux, il envisage très vite sa formation comme un compagnonnage : apprendre sur le tas, au gré des voyages et des rencontres qui vont le conduire dans quelques prestigieux grands crus bordelais, Lafite-Rostchild ou Canon La Gaffelière, mais aussi en Australie. Vient ensuite une rencontre qui se révélera décisive : sur les conseils de Stéphane Derenoncourt, il atterrit en Bourgogne, chez Philippe Charlopin.

Pendant deux ans, au côté de ce génial autodidacte qui a su créer sa propre histoire à Gevrey-Chambertin, en partant de rien ou presque, Thibaud va plonger dans cet esprit bourguignon que l’on aime tant : celui de la valorisation des terroirs et des vinifications parcellaires, de l’observation minutieuse de chaque détail et du temps long, celui du rôle essentiel des élevages pour sublimer les jus, les faire grandir.

En 2005, le prix déjà très élevé du foncier en Bourgogne ne permet pas à Thibaud d’envisager de voler de ses propres ailes dans la région. Epris de liberté, curieux, animé d’une envie de trouver son propre chemin et d’expérimenter par lui-même, il va alors mettre le cap sur les rives de la Loire, profitant d’une opportunité pour devenir chef de cave d’un grand domaine d’Anjou. Séduit par le cadre de vie et sa proverbiale « douceur angevine », Thibaud tombe rapidement sous le charme de la subtilité incroyable dont le chenin peut faire preuve sur ces terroirs de schistes et de roches volcaniques. Il décide d'y poser ses valises pour de bon.

A partir de 2009, après avoir eu l’opportunité d’acquérir une très belle parcelle à défricher sur le secteur de La Possonnière, il va mettre toute son énergie, tout son « engagement » (avec Thibaud, le sport de haut niveau n’est jamais loin), à créer, à partir d’une page blanche, un véritable petit paradis du chenin, au cœur de l’appellation Savennières. Rapidement, la volonté de bien faire et l’extraordinaire capacité de travail de ce bâtisseur vont attirer la sympathie bienveillante et les précieux conseils de quelques figures emblématiques du vignoble ligérien, à commencer par Charly Foucault du Clos Rougeard ou François Chidaine. Pendant plusieurs années, il n’aura de cesse de planter, avec leur concours, les sélections massales de chenin les mieux adaptées au Clos de la Hutte, cette belle parcelle de plus de deux hectares et demi, entièrement ceinte de murs, cœur du réacteur de l’aventure. Ici, la fine couche d’argiles sablo-limoneuse est directement posée sur la roche-mère de schiste.

Au fil des années, Thibaud aura la chance de mettre la main sur deux autres Clos quasiment adjacents, le Clos de Frémine puis le Clos devant le jeu (planté en 2020). Il constitue ainsi un magnifique patrimoine à la fois homogène et plein de nuances. Un îlot complété d’une petite parcelle sur la commune de Savennières (Les Vignes Cendrées) et de deux hectares de vignes sur la rive d’en face, à Saint-Lambert-du-Lattay, en appellation Anjou.

Fort aujourd’hui d’une grande diversité de sélections massales (une dizaine de variétés cohabitent ici), patiemment sélectionnées pour leurs identités spécifiques et les nuances qu’elles sont capables d’apporter au vin, Thibaud bichonne ses vignes avec le soin et la précision d’un véritable jardinier, aidé par une équipe fidèle et toute aussi engagée que lui. La nature ne lui a pourtant pas fait de cadeau : on se souvient encore des gels dévastateurs de 2016 et de 2017 qui ont détruit la quasi-totalité de la récolte future de notre jeune vigneron. Certains auraient jeté l’éponge. Pas lui. Il a su rebondir, n’hésitant pas à investir dans un système astucieux et efficace de fil chauffant installé tout au long des rangs de vignes. Le résultat ne s’est pas fait attendre : Thibaud a fait en 2021 une récolte normale sur ses Clos, quand l’immense majorité de ses voisins déploraient des pertes considérables suite au gel d’avril…

Evolution des pratiques de taille, vers une meilleure préservation des flux de sève, généralisation des couverts végétaux pendant la phase de dormance des vignes, qui « redeviennent alors des prairies » et retrouvent dans des sols pleins de vie toute l’énergie et les micro-éléments dont elles auront besoin pour nourrir le fruit… Rien n’est laissé au hasard. Récupération et utilisation de l’eau de pluie pour les traitements, réalisation de son propre compost pour l’amendement des sols… Plus qu’un domaine viticole, c’est un véritable écosystème. L’adoption des méthodes culturales biologiques sonnaient bien sûr comme une évidence et le domaine est certifié depuis 2019.

S’il a tout de suite compris qu’il n’y avait pas de grand vin sans un beau raisin, Thibaud accorde aussi un soin extrême aux conditions de vinification et surtout, à la phase d’élevage, dont il a pu constater, en Bourgogne bien sûr, mais aussi chez certains de ses mentors comme les Foucault, à quel point elle était essentielle pour que le vin révèle son histoire, sa personnalité, pour que « le jus s’élève », qu’il trouve sa tonalité et canalise son énergie première, sa fougue originelle. Diversité des contenants, des origines de bois, des chauffes… là encore, c’est une composition extrêmement subtile que Thibaud met au point et revisite, chaque année, en fonction de la nature du millésime et des besoins de chaque terroir. Pour tout cela, il s’est doté au milieu des années 2010 d’un chai particulièrement fonctionnel mais aussi le plus respectueux possible de l’environnement. Comme en témoigne le choix novateur de creuser un grand puits canadien qui permet de thermoréguler cave et cuverie par la seule géothermie souterraine.

En un peu plus de 10 ans, Thibaud a su se donner les moyens de ses ambitions. Il voit aujourd’hui ses efforts herculéens récompensés par le succès extraordinaire de ses vins, Anjou ou Savennières, aux quatre coins du « mondovino », présents sur les meilleures tables ou dans les caves des amateurs les plus avertis.

Nous vous invitons à vous plonger, sans plus attendre, dans l’univers de celui qui ne revendique rien d’autre pour ses vins que de capter "une esthétique des lieux et transmettre un peu d’émotion". Disons-le tout net : non seulement ses vins ont parfaitement rempli leur mission, mais, bien au-delà, ils possèdent la finesse, la brillance et la pureté des plus beaux diamants !

Voici pour vous une sélection aussi brillante qu’introuvable qui vous fera voyager entre les millésimes 2020, 2021 et 2022, aux profils bien distincts mais toujours aussi séduisants. Une collection exceptionnelle, incluant un collector absolu, sa cuvée « Franc de Pied » vinifiée dans un Wine Globe et produite en quantité ultra-confidentielle…

C’est culte, c’est maintenant et c’est uniquement sur la Route des Blancs.

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