L’histoire de la famille Rapet épouse celle de la célèbre colline de Corton depuis deux siècles et demi ! Un taste-vin au nom de la famille, datant de 1765, est encore précieusement conservé au Domaine et atteste de la place incontournable des Rapet du côté des vignes de Pernand-Vergelesses.
Si l’on excepte bien sûr le célèbre domaine Bonneau du Martray, désormais passé sous pavillon américain, le domaine Rapet possède et exploite un des plus beaux patrimoines viticoles de Pernand-Vergelesses : une vingtaine d’hectares disséminés sur les meilleurs terroirs de Corton et Pernand-Vergelesses bien sûr, mais aussi du côté de Beaune, Chorey-les-Beaune, Savigny-les-Beaune ou Aloxe Corton. En pinot noir comme en chardonnay, le Domaine produit aujourd’hui parmi les vins les plus fins, structurés et aboutis de la pointe septentrionale de la Côte de Beaune.
Vincent Rapet officie ici depuis 1985, à la suite de son père Roland : comme lui, il a résolument ancré son travail dans le respect des traditions bourguignonnes, tout en insufflant, par petites touches, des évolutions visant à affiner encore un peu plus le style des vins du Domaine. Comme il le dit lui-même, « on fait aujourd’hui un travail de dentelle ». Vincent a bien sûr perpétué un travail rigoureux et extrêmement minutieux de la vigne, persuadé qu’un grand vin s’obtient avant tout grâce à de beaux raisins : aération et griffage régulier des sols, ébourgeonnage (et vendange en vert si nécessaire) afin de contrôler les rendements, effeuillage régulier des rangs pour que chaque grappe bénéficie des meilleures conditions de maturation… mais aussi la pratique d’une viticulture d'inspiration biologique, limitant au maximum les traitements. Il s’agit au final de tirer le meilleur de chaque terroir. Une approche qui a naturellement conduit le Domaine à entrer depuis 2021 dans un processus de certification Biologique.
Millésime après millésime, Vincent affiche aujourd’hui un exceptionnel niveau de maîtrise, parvenant dans toutes ses cuvées à préserver les équilibres et l’éclat du fruit ainsi que la fraîcheur, la droiture et l’intensité minérale si caractéristiques des terroirs de Pernand-Vergelesses et Corton.
Malheureusement pour les nombreux amateurs des vins du Domaine, ces dernières années (à l’exception notable de 2018), la nature n’a pas été très généreuse avec les Rapet. Entre gels printaniers, floraisons perturbées ou grêle estivale, les récoltes furent souvent bien faibles. Ce fut encore le cas en 2020 et 2021, pour des raisons bien différentes. Pour faire face à cette quasi-pénurie et tenter de contenter un maximum d’entre vous, nous avons donc choisi de patienter afin de pouvoir vous proposer conjointement les millésimes 2020 et 2021.
Le premier fut marqué par sa grande précocité. Il faut remonter à 2003 pour retrouver des vendanges qui démarrent dès le 20 août (pour certaines parcelles de pinot noir dont la maturité était la plus avancée). Côté chardonnay, les choses sérieuses se sont amorcées autour du 25 pour se terminer avant la fin du mois d’août ! Un record, ou presque. L’état sanitaire des raisins était superbe. Malheureusement, la floraison fut un peu perturbée par un temps humide et, surtout, la sécheresse de l’été, du côté de la colline de Corton, a concentré les jus des raisins. Si la qualité était exceptionnelle en matière d’équilibre et d’intensité aromatique, les quantités se révélaient assez faibles (même si les chardonnays ont mieux résisté que les pinots noirs).
2021 fut une tout autre histoire. Le gel d’avril a malheureusement détruit de nombreuses jeunes pousses : après un hiver particulièrement doux, la vigne avait débourré exceptionnellement tôt… Mal lui en a pris. Heureusement, la vigne a encore apporté la preuve de sa résilience et a produit pas mal de contre-bourgeons après la gelée. Jusqu’au mois d’août, la saison fut marquée par un temps plutôt frais et humide qui a renforcé la pression des maladies cryptogamiques, générant un important surcroît de travail à la vigne pour Vincent et ses équipes. Il aura fallu attendre mi-août pour revenir à des conditions plus sereines et un temps plus sec, chaud et ensoleillé, qui a permis aux maturités de reprendre leur cours, jusqu’aux vendanges étalées sur les 10 derniers jours de septembre. Les efforts à la vigne ont été récompensés, l’état sanitaire des raisins se révélait satisfaisant. Les degrés potentiels d’alcool étaient compris entre 12.5 et 13.5°, et la finesse aromatique des jus fort prometteuse. En outre, les rendements très faibles (souvent autour de 15 hectolitres par hectare) ont permis d’obtenir de belles concentrations, donnant des vins denses et structurés en bouche.
Au final, nous sommes heureux de vous proposer aujourd’hui deux millésimes brillants, aux profils bien distincts. Beaucoup de gourmandise et d’énergie fruitée, avec des équilibres de bouche somptueux pour les blancs de 2020, une finesse aromatique, une élégance naturelle et une lecture des terroirs d’une fascinante précision pour 2021 : Vincent Rapet, désormais solidement épaulé par son fils Robin, nous montre toute l’étendue de son talent. Bravo !
C’est incontournable, c’est particulièrement réussi mais malheureusement très rare et c’est sur la Route des Blancs !
Le grand cru de la célèbre colline ne se dérobe pas, il revendique haut et fort son extraction princière. Tout, et plus encore, se trouve déjà dans ce jus d’un raffinement extravagant. Un vin dense, suave, onctueux mais aussi vibratoire et intensément minéral. Ce millésime peu productif livre un Corton-Charlemagne iconique, qu’il faudra savoir...
Superbe 1er Cru Sous Frétille portée par la fraîcheur des calcaires et une énergie considérable aux saveurs endiablées de jus de citron vert, d’écorce d’agrumes, de pomme Granny, de fruit de la passion, de baie de genièvre et de poivre vert. Dense, tonique, d’une précision d’arômes et de texture remarquable, c'est une immense réussite.
Vincent Rapet nous fait la démonstration brillante de sa maîtrise et de sa connaissance intime des terroirs. Il signe un 1er cru d’une élégance raffiné, d’une intensité rare. Un vin aux élégants accents floraux, mûr et sensuel en bouche, animé d’une imprégnation calcaire empyreumatique et vibratoire. Superbe.
Représentatif de ce millésime imprégné de terroir, bien plus mûr et concentré qu’attendu, ce Combottes offre un profil gourmand, ample et expressif. On navigue entre sorbet à la poire, jus de citron vert ou de pamplemousse, noix fraîche et pistache, pêche blanche et anis, baguette croustillante et coriandre, sans quitter une trame crayeuse...
Grand vin sur un grand millésime! Des parfums délicieusement gourmands de poire Williams, de pêche blanche, de noisette, de pignon, de financier et de biscuit vanillé, de miel et de sésame virevoltent autour d’un noyau dense, imprégné de roche et d’épices revigorantes. La bouche est splendide d’éclat fruité et d’énergie, la finale dure une éternité.
Dans la partie haute du 1er cru, au sol crayeux formé d'éboulis calcaires d'une ancienne carrière, le chardonnay trouve un terrain de prédilection. Le vin séduit par son équilibre entre grâce florale, sensualité des fruits mûrs voire pochés, nappés de miel fin, et fraîcheur de notes anisées et d’agrumes subtils. La réussite est exceptionnelle.
On aime sa fraicheur, particulièrement sur une année chaude comme 2020, conjuguée à sa densité pierreuse. Il déploie une aromatique complexe, entre douceur florale, gourmandise des fruits mûrs et des pâtisseries orientales, énergie acidulée des agrumes et de la rhubarbe relevées de stimulantes notes poivrées. Complet, fringant !
Ce Pernand-Vergelesses d’une rare élégance nous plonge dans un univers de raffinement floral, de grâce et de fraîcheur avant de laisser parler la parfaite maturité du fruit qui ajoute sensualité et douceur tactile. L’équilibre de bouche est parfait, avec cette acidité juteuse et expressive qui vient faire chanter le fruit et le sol. Digne d’un...